Daniel Panagopoulos, plus connu sous son nom d’artiste Danil (1924-2008), est un peintre grec qui a marqué la scène artistique en France par son style unique. Né en Grèce, il a passé la majeure partie de sa vie en France, où il a développé une carrière artistique prolifique tout en restant attaché à ses racines méditerranéennes.
Photo: Daniel Panagopoulos, photo (source: Bibliothèque de Pyrgos) et auto-portrait par l’artiste, 1986 (source: nationalgallery.gr).
Daniel Panagopoulos (1924-2008) est né à Pyrgos (Péloponnèse) et a suivi des études de peinture à l’École des beaux-arts d’Athènes avec Konstantinos Parthenis abandonnant ses études antérieures en médecine. En 1954, il se rend à Paris avec une bourse de trois ans, où il finit par s’installer définitivement en étudiant aussi l’art de la mosaïque.
Danil (Panagopoulos), 1946. Source: Roma gallery
Entre l’art abstrait et les mouvements d’avant -garde des années ’60
En s’installant en France, Danil a été exposé au riche milieu artistique parisien de l’après-guerre, qui était alors le centre névralgique de l’art moderne. Il a poursuivi ses études dans des institutions ou sous la tutelle d’artistes établis, bien que les détails exacts de son parcours académique à Paris ne soient pas largement documentés.
Danil (Panagopoulos), 1944 et 1950. Source: Roma gallery
Connaisseur de l’art abstrait, il en adopte les doctrines dès ses premières années de résidence à Paris, mais bientôt rejoint les mouvements d’avant-garde naissants de l’époque créant sa première série de boîtes à partir de matériaux courants et bon marché qu’il peint avec des couleurs ordinaires, puis perce, déchire et froisse.
Danil (Panagopoulos), circa 1950. Source: Roma gallery
Plus tard, il créé des compositions influencées par la peinture “hard edge “, caractérisée par des transitions brusques entre les zones de couleur, mais aussi par l’Op Art et l’abstraction optique et cinétique des années 1960 qui exploitent la faillibilité de l’œil à travers des illusions ou des jeux d’optique. Parmi ses œuvres, on voit des panneaux durs, qui constituent le matériau de base, coupés ou détachés pour laisser passer librement la lumière blanche du mur.
Au cours des années ’60, son art est passé aux trois dimensions, utilisant des cartons d’emballage comme matériau principal (Black Boxes). En 1963, il présente pour la première fois les « Boîtes noires » à Athènes, lors de l’exposition « Quatre artistes grecs à l’étranger » αvec Perdikidis, Kessanlis et Chryssa.
Ses recherches dans ce domaine sont présentées dans sa première exposition personnelle à Paris (galerie J, 1964). Avec des œuvres similaires, il a participé à l’exposition, Trois propositions pour une nouvelle sculpture grecque, (avec Caniaris et Kessanlis), organisée par Pierre Restany (dans le cadre des événements parallèles de la Biennale de Venise de 1964).
Danil, à gauche: “Le moulin à images” (1963) et à droite: “Box” (1965). Source: nationalgallery.gr.
Il était ami et collaborateur du critique d’art Pierre Restany, qui a introduit le mouvement artistique du Nouveau Réalisme – la réponse européenne réfléchie à la frivolité joyeuse du Pop art américain.
Plein d’esprit, introverti et dévoué à sa quête sans compromis, Danil a laissé derrière lui une collection d’œuvres qui est devenue un repère de son époque. L’importance de son art dépasse les limites géographiques de la Grèce et peut être comparée à certains des moments emblématiques de l’avant-garde européenne d’après-guerre. Pour Danil, le grand art naît lorsque le besoin esthétique devient un besoin sociétal.
Danil, “Black Box. Source: nationalgallery.gr.
Après avoir exprimé sa critique vis-à-vis la technologie avec son travail Boîtes électriques (avec lequel il participe à l’exposition « Avantgarde Griechenland» en Allemagne en 1968), Danil revient aux œuvres murales. Après 1972, son matériau de base devient la toile de jute, déchirée, colorée ou usée, comme une recherche sur la relation entre les surfaces planes, l’espace et la lumière. Ces œuvres, qui révèlent souvent une affinité avec le mouvement artistique français Support-Surface, expriment également les recherches théoriques de l’artiste et ses réflexions sur l’art et la société.
Danil, Spectacle urbain, 1968. Source: nationalgallery.gr.
Au fil des années, Danil a présenté de nombreuses expositions personnelles (certaines rétrospectives), principalement en France et en Grèce. Il a également participé à de grandes expositions collectives et à des foires internationales dans divers pays.
Intéressé également par l’art sur le plan théorique, il a publié des articles dans des revues ainsi que les livres “H ζωγραφική. πράξη και σκέψη” (Pratique et pensée de la peinture, 1973), “Kιαροσκούρο” (Chiaroscuro, 1982), et “Eπιλογή από το ημερολόγιο 1973-1985” (Sélection de mon journal 1973-1985”, 1987).
Danil, Hommage à Venus, 1968. Source: nationalgallery.gr.
En février 1998 la Galerie nationale d’art d’Athènes accueille l’exposition rétrospective « Danil, 1950-1997 », un grand hommage au peintre dans son pays natale. Danil passe les dernières années de sa vie, isolé à Pyrgos et fait don d’une grande partie de son travail à la Galerie nationale, un an avant sa mort en 2008.
Danil, Cut cardboard, 1971. Source: nationalgallery.gr.
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