Elle vient, elle, souvent dans mon sommeil et toujours affligée comme méconaissable, presque je ne la reconnais pas si je n’entend pas d’abord sa voix; marchant toujours sur la pointe des pieds et lentement car elle a peur en plus de me réveiller jusqu’à mon lit. Et en se baissant au point où je sens ses lèvres comme un duvet ainsi tendrement sur mon oreille alors que sa respiration me touche à peine comme une caresse du bout d’une plume tiède; et en se baissant elle me chuchote que: ” ce n’est pas ton nom ça, c’est autrement que je t’ai baptisé et je garde encore bien cachés tes cheveux une touffe de cendre derrière l’icône”, le dit-elle et elle le prononce tellement doucement que je ne l’entends pas, mais quel tendre nom, je pense dans mon sommeil, quel nom beau et tendre, mais au matin je l’ai oublié. 
 [in Le bouton noir]
 
Traduction © Marie-Laure Coulmin Koutsaftis, Anthologie: Ce que signifient les Ithaques, 20 poètes grecs contemporains, 2013]
Peinture: Markos Markou
 
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