Né en 1916 à Arta, Yiannis Moralis s’installe avec sa famille à Athènes en 1927. En tant qu’écolier, il suivait chaque dimanche des cours de peinture à l’école des Beaux-arts d’Athènes, école dans laquelle il fera, par la suite, ses études jusqu’en 1936. La même année, il obtient une bourse pour l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris et il y étudie, jusqu’en 1939, la peinture avec Charles Guérin. Il étudie, aussi la mosaïque à l’École des Arts et Métiers. Il revient en Grèce pour rejoindre l’armée après le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale.
Yannis Moralis a fondé en 1949 avec les plus grands peintres grecs de l’époque (Nikos Hatzikyriakos-Ghikas, Yannis Tsarouchis, Nikos Engonopoulos), le groupe Armos qui devait dès lors dominer le monde pictural du pays, avec notamment une grande exposition collective au début de l’année 1950 au Zappeion.
Sa première exposition personnelle est organisée en 1959. Moralis a, de plus, participé à plusieurs expositions à l’étranger, notamment, à la Biennale de Venise en 1958. De 1959 à 1962, il a travaillé sur la composition gravée de la façade de l’Hôtel Hilton à Athènes. Il s’est aussi occupé de l’illustration de livres, de la scénographie, des décors et des costumes théâtraux, en partenariat avec le Théâtre national et le Théâtre d’art Karolos Koun. La Pinacothèque nationale a organisé une grande exposition rétrospective de son œuvre en 1988.
Tant l’œuvre picturale que l’œuvre éducative de Moralis ont influencé de manière décisive le paysage de l’art d’après-guerre en Grèce. Sa peinture était une jonction réussite du classique avec le moderne. Même si sa thématique était très riche, des paysages, la nature morte, ses créations restent toujours centrées autour de l’homme, axées sur l’amour et la mort. Evidemment, avec une production qui s’étend sur plus de six décennies, son style a évolué ; de figuratif, il est passé dans les années 1970 à une forme d’abstraction géométrique. Les teintes qu’il utilise sont souvent sombres et ternes.
Moralis meurt à Athènes le 20 décembre 2009.
Actuellement, une exposition, hommage à l’amitié de Moralis avec le sculpteur Christos Kapralos a lieu au Centre culturel de la Fondation Stavros Niarchos. L’exposition qui sera ouverte du 21 septembre au 18 décembre contient une sélection de 18 sculptures en bronze de Kapralos et, environ, une cinquantaine d’œuvres de Moralis, provenant de la donation que l’artiste lui-même a faite à la Pinacothèque nationale, mais aussi des collections privées. L’exposition se concentre sur le travail de deux artistes, ainsi qu’à la relation entre eux, qui suit un cours parallèle. Après Athènes, les deux artistes se sont de nouveau rencontrés à Paris, où ils ont exploré les mouvements modernistes, tout en restant fidèles à leurs valeurs classiques.