Christos Laskaris (1931-2008), largement inconnu pour le grand public, écrivait des poèmes ressemblant aux instantanés photographiques du quotidien. Sa poésie, traduite en plusieurs langues (en français par Michel Volkovitch) a laissé une marque distincte sur la poésie grecque. GreceHebdo.gr rend hommage à ce personnage  caché de la poésie grecque, 90 ans après sa naissance.

Christos Laskaris. Source: Wikimedia Commons

Faits biographiques 

Laskaris est né dans le village de Chavari à Elis (Peloponnese) et a déménagé à Patras dans son enfance. Il a fait ses études à l’Académie pédagogique de Tripoli, il n’ a jamais exercé le metier d’ enseignant ;  toute sa vie il a travaillé dans la division des assurances de l’Agence des autobus urbains de la ville de Patras.

Il publie pour la première fois sa poésie à un âge relativement avancé, quand il avait presque 40 ans, dans l’anthologie des jeunes écrivains “Présences” (Athènes). Christos Laskaris, parlant des poètes qu’il aimait  avait dit: « J’appartiens à la poésie de Cavafy et à l’Anthologia palatina. Et c’est avec Ungaretti, qui j’ai un lien de parenté et que j’aime beaucoup tout comme Lee Masters. Et n’oublions surtout pas Karyotakis.”

En 2007, Laskaris a reçu le Prix international de poésie Cavafy de l’Institut Mohammed Ali d’études orientales du Caire. Il est décédé à Patras le 11 juin 2008 et sa poésie a paru en anglais, français, allemand, polonais, portugais et espagnol.

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L’empreinte littéraire de Christos Laskaris

Contrairement aux poètes de sa génération, il n’aborde pas dans son œuvre les enjeux socio-politiques de son temps et reste un minimaliste des mots, laissant des poèmes courts, comme des photographies en noir et blanc, comme des instantanés de l’éphémère, selon Stathis Koutsounis (2009).

Il n’en faut pas beaucoup pour être heureux, comme le poète au moins définit le bonheur. La jouissance, le bonheur, se trouvent dans l’appréciation de petits moments, « le café, la lecture du journal, la chaleur du manteau » (Maria Psachou, 2007).

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Carte postale de Patras. Source: Wikimedia Commons

Le silence traverse toute la poésie de Laskaris, écrit Theocharis. Sa poésie suggère une manière claire et distincte d’être présent au quotidien, en embrassant tous les éléments de la vie : l’amour, le temps, la douleur, la mort. Il s’agit d’une poésie pleine d’amour et de deuil de l’existence (Theocharis, 2007).

“Le langage utilisé par Laskaris est simple, il n’écrit pas en laissant des indices” selon le poète Giannis Char. Papanastasopoulos, ajoutant cependant que “sous la surface apparemment calme de ses poèmes se produisent des explosions, suivies par des vibrations”. (Entretien avec M.Varoucha, 2020)

Pour le poète Titos Patrikios, la poésie de Laskaris est omniprésente suivant le passage de l’homme de la campagne à la ville en Grèce dans les années 1950 accompagné de la tentative angoissée et torturée d’une réémergence incertaine dans l’espace urbain. (Patrikios,, 2007)

Magdalini Varoucha | GreceHebdo.gr

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M.V.

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