Le Festival du Film Documentaire de Thessalonique (TiDF) qui se déroule du 2 au 12 mars fête cette année ses 25 ans d’existence ayant gagné une place remarquable dans le monde du cinéma. Le Festival se concentre sur le cinéma documentaire indépendant et la découverte de nouveaux cinéastes du monde entier présentant cette année 32 premières mondiales, tant internationales qu’européennes.

Les films qui seront projetés au 25e TiDF s’articulent autour des questions d’oppression sexiste et des portraits d’émancipation féminine, des témoignages sur les traumatismes historiques et les événements bouleversants, des histoires personnelles de triomphe humain. Un grand nombre de documentaires est consacré au sauvetage de l’environnement et de notre planète.

Les Hommages du TiDF

“L’art de la réalité : Au-delà de l’observation”

C’est l’hommage principal du 25e Festival du documentaire de Thessalonique consacré au “Documentaire d’observation”. Dans le contexte de ce genre fascinant les cinéastes s’imprègnent totalement du monde qu’ils étudient, permettant à leur sujet de se dérouler avec un minimum d’intervention, donnant aux spectateurs le temps et l’espace nécessaires pour tirer leurs propres conclusions.

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S’inspirant du néoréalisme italien, du cinéma-vérité français, du cinéma direct américain et des méthodes de travail mises en œuvre par la science de l’anthropologie sociale, le genre du documentaire d’observation met l’accent sur les détails invisibles démontrant la vérité profonde des sujets et du monde qu’il observe. Au total, 20 films marquants réalisés par des cinéastes emblématiques seront projetés dans le cadre de l’hommage. Parmi eux : le documentaire révolutionnaire “Chronique d’un été” (1961) par l’anthropologue et cinéaste Jean Rouch et le sociologue Edgar Morin, le documentaire choquant Titicut Follies (1967) par Frederick Wiseman, le documentaire Don’t Look Back (1968) par Donn Alan Pennebaker et al.

Les cinéastes exceptionnels Stavros Psillakis et Nikolaus Geyrhalter

Psillakis et Geyrhalter

1. Nikolaus Geyrhalter – Source Simon Graf, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons | 2. Stavros Psillakis – Source Grekos Ps, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons

Deux réalisateurs uniques qui changent notre regard sur le monde se croiseront cette année au 25e Festival international du documentaire de Thessalonique, à travers deux hommages passionnants. L’un vient de Grèce, l’autre d’Autriche, mais tous les deux ils partagent  la vision commune vouée à explorer la vérité, les frontières et les aspects invisibles de notre monde. L’hommage rendu par le TiDF au documentariste bien-aimé Stavros Psillakis dévoile les histoires de gens ordinaires souvent pris dans des situations limites, tandis que les films réalisés par le cinéaste radical Nikolaus Geyrhalter exposent le désir calamiteux de l’humanité de placer notre planète sous contrôle. Les deux cinéastes recevront un Alexander d’or honoraire.

Adio kerida : De Thessalonique à Auschwitz – 80 ans

Hommage Adios querida

Shoah (1985) par Claude Lanzmann – Source : Page FB TiDF

Adio kerida (ou Adiós querida) est une chanson d’amour traditionnelle séfarade, écrite en ladino, qui parle de séparation, d’amour, de mort. Selon une légende urbaine de la communauté juive, la chanson “Au revoir, mon amour” était chantée par le peuple juif, juste avant de monter dans les trains qui les emmenaient vers les camps de concentration nazis.

80 après le départ du premier train de Thessalonique à destination du camp de concentration nazi d’Auschwitz le 15 mars 1943, le 25e Festival du documentaire de Thessalonique organise un hommage à la mémoire de la communauté juive de la ville, qui a été exterminée pendant la Seconde Guerre mondiale. Mettant en avant des témoignages douloureux et des faits choquants, les films de l’hommage “Adio kerida* : De Thessalonique à Auschwitz – 80 ans” font la lumière sur l’une des pages les plus sombres de l’histoire mondiale. Le traumatisme universel non guéri agit comme un rappel et un avertissement pour l’avenir.

Sections de compétition : Des premières mondiales et un “ticket” pour les Oscars

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Avec un nombre impressionnant de premières, les sections de compétition du 25e Festival international du documentaire de Thessalonique présentent un grand intérêt. Au total, 32 premières mondiales, internationales et européennes sont présentées dans la section Compétition internationale, la section Compétition des nouveaux arrivants et la section Compétition >>Film Forward. Les documentaires sont en compétition pour les 6 prix officiels, ainsi que pour les 14 prix parallèles, dont la plupart sont accompagnés de prix en espèces.

En outre, le gagnant de l’Alexander d’or de la Compétition internationale s’assure une place dans la liste des finalistes des Oscars. C’est le cas de “A House Made of Splinters”, de Simon Lereng Wilmont, lauréat de l’Alexander d’or de l’année dernière, qui est allé jusqu’au bout et a été sélectionné comme l’un des cinq nominés pour le prochain Oscar du meilleur film documentaire.

Neuf documentaires grecs participeront aux trois sections de compétitions, alors que 51 longs et courts métrages documentaires grecs seront projetés dans les sections Open Horizons, NextGen, Platform et From screen to Screen hors compétition.

La section Podcast du Festival en partenariat avec l’Institut français de Grèce

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A partir de l’année dernière le Festival du documentaire de Thessalonique en collaboration avec l’Institut français de Grèce et l’École ENS Louis Lumière de Paris offre le Prix ENS Louis-Lumière – Institut français de Grèce à un jeune créateur d’audio documentaire. Le lauréat de ce prix-bourse passera six semaines en France pour participer à la Résidence internationale d’été de la création sonore de l’ENS Louis Lumière, réservée aux jeunes professionnels de l’audiovisuel (blogueurs, créateurs de podcasts ou tout autre projet audio).

Thessalonique – Elefsina : Un chemin de culture

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Elefsina – Source Page FB TiDF

Trois artistes de renom, des œuvres d’art visuel et vidéo, un documentaire grec emblématique et une activité de trois jours qui transforme le cinéma en un processus ouvert et vivant sont les principales épingles sur la carte d’un itinéraire à double sens qui relie le Festival du documentaire de Thessalonique à Eleusis, capitale européenne de la culture en 2023.

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La Pierre Triste (2000) de Filippos Koutsaftis – Source Page FB TiDF 

Plus précisément, nous aurons la possibilité de découvrir l’aspect cinématographique de l’artiste visuel Adrian Paci, qui présentera ses dernières œuvres à Elefsina, grâce au coup de projecteur organisé par le 25e TiDF. De plus, grâce à une projection accessible à tous, nous aurons la chance unique de retrouver la magie de l’inoubliable documentaire “La Pierre Triste” de Filippos Koutsaftis, tout en jetant un coup d’œil au nouveau film du cinéaste grec, avec un retour dans la ville d’Elefsina. En outre, le festival soutient le dernier projet/festival de Syllas Tzoumerkas, l’un des plus talentueux réalisateurs grecs contemporains, qui aura lieu à Elefsina en avril.

Plus d΄informations sur le 25e Festival international du documentaire de Thessalonique
https://www.filmfestival.gr/en/documentary-festival

Pour les projections en ligne accessibles depuis toute la Grèce cliquez ici
https://online.filmfestival.gr/

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