Une grande Conférence internationale a été organisée à l’occasion du 50e anniversaire de la Convention du Patrimoine Mondial de l’UNESCO à Delphes (17-18 novembre 2022) par le ministère de la Culture et des Sports de la Grèce et la Délégation Permanente de la Grèce auprès de l’UNESCO en collaboration avec le Centre du Patrimoine Mondial de l’UNESCO. La Conférence intitulée “Les Prochaines 50 – L’avenir du Patrimoine Mondial pendant des périodes de défis. Renforcer la résilience et la durabilité” a réuni pendant deux jours des représentants de l’UNESCO et des États parties membres du Comité du patrimoine mondial ainsi que plusieurs dizaines d’experts du monde entier dans le but de faire le bilan de la Convention et de présenter les nouveaux enjeux de ce siècle.

La conférence de Delphes a été un moment significatif pour la coopération mondiale visant à protéger le patrimoine mondial culturel et naturel. Des réflexions ont été développées et des enjeux substantiels ont été soulevés pour l’adaptation de la Convention aux défis contemporains et pour l’élaboration de la stratégie pour les 50 prochaines années. Les sites du patrimoine mondial sont d’une importance vitale. Ils nécessitent des partenariats complexes et une gestion intégrée pour relever les défis de la crise climatique et de l’hypertourisme. La Grèce a élaboré un plan d’action pour faire face aux effets de la crise climatique sur le patrimoine culturel et naturel. (Extrait du discours de la ministre grecque de la Culture et des Sports Lina Mendoni)

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La Conférence à Delphes | Copyright: © UNESCO / Christelle ALIX 

Au sein de la conférence un plan d’actions pour les décennies à venir a été annoncé par Audrey Azoulay, Directrice générale de l’UNESCO, fondé sur trois axes : un patrimoine mondial plus représentatif, plus accessible et plus durable. Plus précisément il s’agit des enjeux suivants :

La représentativité
Bien que la Convention soit ratifiée par 194 États parties, l’inscription de 1154 sites sur la liste du patrimoine mondial concerne 167 pays affichant de fortes disparités géographiques, concernant en particulier le continent africain. Tandis que certains pays ont plus de 50 biens inscrits, certains d’autres, notamment 12 États africains, n’en ont encore aucun. Force est de constater que le continent africain ne compte que pour 9% du total des biens inscrits sur la liste du patrimoine mondial. Une plus grande inclusion des populations locales et autochtones, qui doivent être des acteurs à part entière du processus de nomination jusqu’à la gestion des sites est également indispensable.

L’accessibilité
L’accessibilité des sites du patrimoine culturel à tous les publics, et en particulier aux plus jeunes est un enjeu important qui n’est pas d’ailleurs suffisamment adressé. Grace aux technologies numériques la communauté internationale peut relever ce défi dans les années à venir.

La durabilité

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De nos jours les sites du Patrimoine mondial sont exposés à de multiples risques naturels ou anthropiques concernant le développement urbain, l’exploitation des ressources, la pollution, l’hypertourisme, ainsi que les conflits. 52 sites sont déjà en “péril” – presque la moitié est située sur le continent africain- et le déploiement de mesures d’urgence est nécessaire. En tout cas, tous les sites du Patrimoine mondial ont besoin d’être mieux protégés d’autant plus que le dérèglement climatique est devenu la première menace pour les sites naturels. Ce risque climatique a déjà un impact négatif sur 34% d’entre eux, et sur 70% des sites marins. D’ici 2100, la moitié des glaciers tout comme l’ensemble des récifs coraliens du patrimoine mondial risquent de disparaître.

Tourisme durable pour les 50 prochaines années
L’hypertourisme était une préoccupation majeure avant la pandémie de COVID-19. Pourtant, tout indique que la période post-pandémique fait face au même phénomène, exacerbé par ce que certains appellent le “tourisme de la vengeance”. Le tourisme crée des déchets, des émissions de dioxyde de carbone, des changements d’utilisation des terres pour répondre aux besoins des infrastructures touristiques, mais il est important de se rappeler que certains sites du patrimoine mondial ne seraient pas durables sans le tourisme. Redéfinir la gestion des destinations nécessite une compréhension des sites du patrimoine mondial qui inclut leur environnement au sens large et un récit qui rapproche les visiteurs non seulement de la valeur universelle exceptionnelle de ces sites, mais aussi de toutes les valeurs culturelles et naturelles du lieu et de son environnement.

Le patrimoine mondial en chiffres

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Patrimoine Mondial | Copyright: © UNESCO

Il y a actuellement 1 154 sites inscrits sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.
• 897 sites culturels
• 218 sites naturels
• 39 sites mixtes (à la fois culturels et naturels)
• 43 sites transfrontaliers (sur le territoire de deux pays ou plus)

Les 18 monuments grecs inscrits sur la Liste du Patrimoine mondial sont les suivants :

(Certains de ces monuments ont déjà été présentés dans Grèce Hebdo. Decouvrez-les ci-dessus)

Le Temple d’Apollon Epikourios à Bassae (1986)
• Le site archéologique de l’Acropole d’Athènes (1987)
• Le de site archéologique de Delphes (1987)
• Le sanctuaire d’Asclépios à Epidaure (1988)
• Le Mont Athos (1988)
Les Monuments paléochrétiens et byzantins de Thessalonique (1988)
• La ville médiévale de Rhodes (1988)
Le site des Météores (1988)
Le site archéologique d’Olympie (1989)
Le site archéologique de Mystras (1989)
Le site archéologique de Délos (1990)
• Les monastères de Daphni, de Hosios Loukas et de Nea Moni de Chios (1990)
Les sites archéologiques Pythagoreion et Heraion de Samos (1992)
• Le site archéologique d’Aigai (à Vergina) (1996)
Les sites archéologiques de Mycènes et de Tirynthe (1999)
Le Centre Historique (Chora) avec le monastère de Saint Jean « le théologien » et la grotte de l’Apocalypse sur l’île de Patmos (1999)
La vieille ville de Corfou (2007)
Le site archéologique de Philippes (2016)

La conférence “Les Prochaines 50 – L’avenir du Patrimoine Mondial pendant des périodes de défis. Renforcer la résilience et la durabilité” est disponible ici.

IE

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