Costa-Gavras, né en 1933 en Arcadie dans le Péloponnèse, est un réalisateur et producteur du cinéma français. Gavras quitte la Grèce après le lycée pour s’installer à Paris et en 1968, il obtient la nationalité française. En France, il fait des études en lettres, puis, il intègre l’Institut des Hautes Etudes Cinématographiques. Il travaille, ensuite, en tant que critique de cinéma et auprès de Jean Giono, d’Henri Verneuil, de Jacques Demi et de René Clément, il découvre les plateaux de cinéma.
En 1958, Gavras dirige ‘’Les ratés’’ un court-métrage et plus tard, en 1965, il débute sa carrière dans les longs-métrages avec ‘’Compartiment tueurs’’. En 1969, il triomphe avec ‘’Z’’, film qui lui donne la réputation d’un grand cinéaste engagé.
Gavras découvre ‘’Z’’, le livre de Vassilis Vassilikos après un séjour en Grèce. Le livre, et par la suite le film, esquisse l’histoire de l’assassinat de Grigoris Lambrakis, député de gauche. Avec Jorge Semprun, Gavras écrit le scénario et le film est tourné par la maison de production de Jacques Perrin. Le film, considéré par les critiques comme le premier grand film politique français, a connu un succès à travers le monde et reçu plusieurs récompenses par l’Académie du Cinéma, les Oscars, le Festival de Cannes etc. A propos du film, Gavras déclare que “l’assassinat de Lambrakis a été suivi par les Grecs comme une énigme policière, avec ses expertises, ses démentis, ses rebondissements spectaculaires. C’est ainsi que Semprun et moi avons conçu le scénario. Afin d’universaliser notre cri de colère, de démonter le mécanisme de la répression politique, d’où qu’elle vienne et de le rendre accessible au plus vaste public”. Jacques Perrin, suite à la fin du tournage, arrive en Grèce, ‘’formant un faux couple de touristes avec Michèle Ray, l’épouse de Costa-Gavras’’, dans le but de rencontrer le compositeur Mikis Theodorakis. La police ne les quittant pas des yeux, ils ont pu faire savoir à Theodorakis ce qu’ils désiraient via des intermédiaires. A son tour, Theodorakis leur a fait ‘’parvenir des bandes magnétiques où il chante lui-même les thèmes proposés”. A Paris, c’est Bernard Gérard qui reconstituera tous les thèmes.
Au début des années ’70, vient ‘’L’Aveu’’ d’après le récit autobiographique d’Arthur London, ancien vice-ministre des Affaires étrangères de Tchécoslovaquie. A l’époque, on lui reproche d’attaquer la droite puis la gauche, alors qu’il ne voulait que dénoncer les totalitarismes. Plus tard, ‘’Etat de siège’’ prend pour cible la main-mise politique des États-Unis sur certains Etats d’Amérique latine. Reste à la mémoire des spectateurs l’interprétation remarquable d’Yves Montand.
Εn 1982, Gavras tourne ‘’Missing’’, un autre film de dénonciation. ‘’C’est en effet un producteur hollywoodien qui lui propose de réaliser ce film sur la responsabilité des services secrets américains dans la chute, au Chili, du gouvernement d’Alliance Populaire du Président Allende’’. ‘’Missing’’, qui est très bien accueilli par le public, a reçu la Palme d’Or à Cannes en 1982 et un Oscar pour la meilleure adaptation.
En 2001, dans Amen, un de ses films les plus controversés, Gavras y dénonce le silence du Vatican sur l’extermination des juifs. Par la suite, avec Le Couperet (2005) Gavras s’attaque à l’horreur économique et avec Eden à l’Ouest (2009), il se livre à une narration du sort des exilés. Son dernier film, Le Capital ne fait pas exception à la règle, Gavras, donc la carrière est marquée par des films dont les sujets sont brûlants s’attaque cette fois au monde de la finance sur fond de crise économique internationale.
Costa-Gavras est nommé Président de la Cinémathèque en 1980 puis, de nouveau, en 2007. Il a été, récemment, nommé docteur honoris causa à l’Université Aristote de Thessalonique.
Le ton du style cinématographique de Gavras nous est dévoilé dès les débuts du Z. “Toute ressemblance avec des événements réels, des personnes mortes ou vivantes n’est pas le fait du hasard. Elle est VOLONTAIRE”. De cette façon, Gavras affirme que son cinéma sera une arme qui dénonce. Il a, depuis, continué à faire ce qu’il avait envie de faire comme il avait envie de faire, fort de la conviction qu’“un film ne livre pas de message, mais pose des questions”, qu’il “ne dit à personne pour qui voter, mais renseigne le spectateur sur ses relations avec les autres et avec la société”.