L’année 2024 marque les 50 ans du rétablissement de la démocratie en juillet 1974 et les 80 ans de la libération d’Athènes de l’occupation nazie en octobre 1944. La ville d’Athènes, honore ces deux étapes cruciales du parcours du pays vers la liberté et la démocratie, ainsi que les luttes des citoyens grecs pour l’indépendance nationale, en organisant une série d’événements intitulés « 1974 & 1944 : Athènes célèbre la liberté », du juin au novembre 2024.

La libération d’Athènes correspond à l’évacuation des forces d’occupation allemandes de la capitale grecque le 12 octobre 1944, après la guerre italo-grecque de 1940-1941, suivie par l’occupation des forces de l’Axe.  Quelques décennies plus tard, après sept ans de junte des colonels (1967- 1974),la restauration de la démocratie vient le 24 juillet 1974, suite à l’invasion turque de Chypre le 20 juillet 1974 et quelques mois après le soulèvement des étudiants de l’école Polytechnique d’Athènes en novembre 1973.

Le programme d’évènements (juillet-novembre 2024), met en valeur la mémoire historique vibrante de la ville, tout en proposant un large éventail d’événements, d’activités artistiques et éducatives, réalisé par l’Organisation de la culture, des sports et de la jeunesse de la ville d’Athènes (OPANDA) et Technopolis.

L’exposition historique « 1974 et 1944 : Athènes célèbre la liberté » (du 22 juillet au 28 octobre) se déroule au Centre des Arts OPANDA, dans le parc Eleftherias, un lieu avec des bâtiments d’une grande valeur historique et architecturale, faisant partie du site commémoratif des anciens centres de détention et d’interrogatoire de la junte. Cette grande exposition historique, fruit d’un effort conjoint de la Technopolis de la ville d’Athènes, des Archives d’histoire sociale contemporaine (ASKI) et des Archives générales de l’État, commémore ce double anniversaire.

Chaque jour, en entrée gratuite, les visiteurs découvrent plus de 500 objets, dont des photographies rares, du matériel audiovisuel, des documents, des journaux, des affiches, des œuvres d’art, des notices, des effets personnels et de riches documents d’archives qui racontent l’histoire de la joie, de l’espoir et angoisse que partageaient les Athéniens lors des fêtes de libération lors des jours de fête de 1944 et de 1974.

Divisée en deux grandes sections, consacrées respectivement aux événements de 1944 et 1974, l’exposition raconte un voyage de l’obscurité à la lumière, de l’extrême cruauté de l’occupation nazie à la célébration frénétique des premiers jours de la liberté, et de la brutalité de la junte aux espoirs nés après la chute du régime autoritaire. À travers des photographies rares, du matériel audiovisuel, des documents, des journaux, des affiches, des œuvres d’art, des avis, des objets personnels et de riches archives, les pièces exposées mettent en lumière les luttes populaires pour la liberté et la démocratie ainsi que la mémoire collective.

Les visiteurs découvrent, entre autres, des témoignages de la période de la grande famine de 1941 à Athènes, du matériel audiovisuel lié aux pratiques d’arrestation et de torture de la junte, une installation avec les histoires personnelles de trois femmes de la Résistance qui se sont sacrifiées pour la libération, ainsi qu’une installation dédiée aux 25 militants assassinés pendant le soulèvement des étudiants de l’école Polytechnique.

Et d’autre part, on peut voir des images uniques de gens qui, le jour de la libération en 1944, ont inondé les rues décorées de drapeaux de la capitale avec des chants et des danses, des banderoles et des affiches improvisées pleines de slogans festifs ainsi que des instantanés d’embrassades avec ceux qui sont revenus des lieux d’exil.

L’exposition, qui se termine le 28 octobre et dont l’entrée est gratuite, est entourée de conférences, de débats, de projections, de visites guidées spéciales par les commissaires de l’exposition, de programmes éducatifs, d’expositions, de théâtre, de musique, de danse, de visites théâtrales et historiques, d’activités pour les enfants et les écoles ainsi que d’un insert de danse contemporaine et de spectacles de danse.

-> Voir ici le programme détaillé des événements.

Parallèlement, la Galerie d’art de la municipalité d’Athènes présente l’exposition  “La restauration de l’optimisme” (du 26 septembre au 3 novembre) qui s’inspire de la dichotomie démocratie/dialogue, mettant en lumière les œuvres d’artistes qui, avec leur travail, étaient présents au cours de périodes les plus cruciales du pays.

Peintures, gravures, sculptures, dessins et constructions reflètent l’histoire contemporaine de la Grèce, mettent en lumière les concepts qui l’ont façonnée. L’exposition est encadrée par de nombreuses actions parallèles sur le sens de la démocratie et de conflit.

-> Voir ici le programme & infos.

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M.V.

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