Bien que les grecs expatriés à l’étranger soient plus attirés par l’Australie, les Etats-Unis et l’Allemagne, une diaspora d’environ  50.000 personnes est tout de même présente sur le territoire français. En effet, il est bien connu que les relations entre la Grèce et la France, que ce soit dans les domaines politiques, économiques et culturels, ont toujours été cordiales.

Il est parfois difficile de quitter son pays d’origine lorsqu’on aspire à un meilleur avenir comme cela est le cas pour la plupart des Grecs face à la crise dans la mesure où  le pays que l’on va rejoindre a une toute autre culture, une toute autre civilisation, une gastronomie différente  ainsi que des paysages différents. On tente donc de s’intégrer petit à petit et de s’habituer à notre nouvelle vie mais il arrive que cela soit plus facile pour certains que pour d’autres, qui eux doivent lutter «contre le mal du pays ».

Face aux difficultés que certains peuvent rencontrer, de nombreuses associations franco-helléniques, dirigées par des Grecs eux même expatriés ou bien des Français passionnés par la Grèce, sont présentes  partout en France. Parmi elles, nous pouvons en compter 35 en Ile de France, 14 en  Région Parisienne ainsi que 75 dans différents départements du pays. Ces associations peuvent en partie permettre à certains Grecs expatriés de garder un lien avec leur pays d’origine même à des milliers de kilomètres, mais le rôle de ces organisations ne s’arrête pas là. En effet, le principal objectif est de renforcer les liens d’amitiés entre le peuple français et le peuple grec tout en transmettant la langue ainsi que la culture grecque.

alexGrèceHebdo a donc décidé d’aller à la rencontre d’Alexandra Sideridou, actuellement doctorante en Histoire de l’art et archéologie à l’Université Rennes 2 en Bretagne, mais aussi enseignante de grec moderne depuis 2012 dans l’association franco-hellénique de Rennes ainsi qu’au CNED. Suite à une annonce de recrutement faite par l’association franco-hellénique de Bretagne qui recherchait une enseignante de grec moderne, Alexandra a sauté sur l’occasion et postulé sans attendre. Depuis qu’elle a commencé à y travailler, elle a réalisé un de ses plus grands rêves.  L’association franco-hellénique de Bretagne existe depuis 1994 et a été créée en majorité par des Grecs, habitant aux alentours et ressentant surtout le besoin de se retrouver et de transmettre à leurs enfants la langue ainsi que les origines dont ils ont hérité. L’association est dirigée à la fois par un Conseil d’administration ainsi que par des commissions dont le rôle est de proposer des projets variés dans le but que ces derniers soient mis en place.  

L’association est constituée d’environ 80 membres et sympathisants représentant quatre groupes d’adultes de tous niveaux, deux groupes d’adolescents et un atelier d’enfants découvrant la langue grecque de façon ludique grâce à des enseignants tels qu’Alexandra. Dans cette association comme dans les autres présentes en France, les membres ne sont pas que des Grecs, ces derniers étant d’ailleurs en nombre inférieur par rapport aux Français. En effet, Alexandra « enseigne ses connaissances et sa passion pour la langue et la culture grecque à tous les intéressés de Rennes et ses alentours. » Les principales motivations qui poussent ces personnes à devenir membre de l’association sont toutes différentes et varient en fonction de leur vécu comme elle nous l’explique : « Au début de chaque année, je pose la même question aux élèves débutants : pourquoi voulez-vous apprendre le grec ? Chacun a une histoire très intéressante à me raconter.  J’apprends avec plaisir qu’un grand nombre parmi eux voyagent souvent en Grèce et, étant amoureux de ce pays, désirent communiquer avec les habitants. Parmi les membres les plus anciens, nombreux possèdent des maisons ou ont des amis Grecs qu’ils voient régulièrement. D’autres ont des racines qu’ils veulent retrouver. Il y a des membres franco-grecs ou des jeunes couples franco-grecs qui souhaitent garder un lien avec la Grèce. Il y a aussi les passionnés de la civilisation grecque et de la langue grecque ancienne qui ont envie de s’impliquer activement et/ou d’apprendre le grec moderne. » 

Cependant, l’association ne propose pas que de simples cours de grec moderne comme tient à le préciser Alexandra : « Notre but est de faire découvrir à tous les intéressés de tous les âges le pays, la culture, la cuisine, les danses, les habitudes, la géographie, la musique, les mœurs. » En effet, les activités misent en place par le Conseil d’administration ainsi que les commissions sont nombreuses et diverses : « (…)des cours de chant et de danses grecques, des ateliers de cuisine grecque, un festival annuel du cinéma grec, une grande « soirée Rébétiko » qui a lieu tous les ans avec des musiciens Grecs,  les Vendredi de l’AHB (un rassemblement qui a lieu le premier Vendredi de tous les mois autour d’une thématique), des conférences ou d’autres initiatives afin de communiquer nos activités et se faire connaître en Bretagne. » En outre, depuis 2008 et le début de la crise grecque, certains changements se sont fait ressentir dans l’association, que ce soit à la fois au sujet des activités proposées ainsi que par rapport à l’association en elle-même et à son organisation comme le déclare Alexandra : « La crise grecque avait eu un premier impact en 2012 quand l’enseignante à l’époque (détachée de l’État grec) est rentrée en Grèce. Résidant déjà en France, j’ai eu ainsi l’occasion de postuler pour le poste. Bien sûr que l’actualité en Grèce nous intéresse particulièrement. Nous traitons ce sujet par différents aspects comme les articles de presse grecque, les documentaires ou les films actuels, pas toujours connus en France. »

La convivialité est donc le maître mot de ces associations qui travaillent à entretenir le lien fort qui unit ces deux pays en permettant aux adhérents de faire des rencontres, de s’exprimer, d’apprendre de nouvelles choses, de se cultiver et surtout de partager leur passion commune pour la Grèce.

Ecrit par Magdaléna Kokonezis.

 

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