Les petites librairies font partie intégrante de notre culture et de nos communautés locales. C’est l’endroit où les écrivains peuvent entrer en contact avec les lecteurs, où nous découvrons de nouveaux mondes inconnus, où les enfants sont captivés par le frisson de la lecture qui peut durer toute une vie. Ce sont des lieux qui ne cessent de nous inspirer, de nous réunir et de répandre l’amour des livres. Leur rôle s’avère crucial lorsqu’ils sont situés dans des régions isolées telles que les îles grecques.
Reading Greece* s’est entretenu avec Moschoula Paraskevopoulou, propriétaire de la librairie Amorgos, sur le rôle des petites librairies et leur influence sur les préférences de lecture, ainsi que sur les défis auxquels elles sont confrontées et les perspectives qui s’ouvrent à elles.
La librairie d’Amorgos est une petite librairie qui constitue un point de référence pour les visiteurs et les amateurs de livres de l’île. Quelle est l’histoire de cette entreprise ?
En 2007, j’ai commencé à travailler dans la librairie jusqu’en 2017, date à laquelle la perte du propriétaire m’a incité à poursuivre l’activité de ce phare de la culture au milieu de la mer Égée.
Quel type de livres les lecteurs peuvent-ils trouver dans vos librairies ?
Il y a de nombreuses catégories. Il s’agit de livres en grec, en anglais, en français, en allemand et en italien. Par exemple, la littérature moderne, les classiques et la poésie. Il y a aussi des livres pour enfants
Quelle est l’importance du rôle des petites librairies ? Comment influencent-elles les préférences de lecture ?
Le rôle des petites librairies est très important. Elles constituent des phares de la culture. Les libraires ont une relation personnelle avec les lecteurs et leur recommandent ce qui leur convient. Ils influencent ainsi considérablement les préférences de lecture. Si une relation de confiance s’instaure, ils peuvent suggérer un autre genre de lecture qui, selon eux, conviendrait tout autant aux lecteurs.
Quels sont les principaux défis auxquels les petites librairies sont confrontées aujourd’hui ? Comment faites-vous face à ces défis ? Quelles sont les perspectives d’avenir ?
Les défis sont trop nombreux. L’internet, les éditeurs qui sont devenus des concurrents, les frais de transport. Je vis dans un endroit où il n’y a que quelques lecteurs en raison de la taille de l’île, ce qui représente également un défi. J’essaie de trouver des moyens d’inciter les gens à venir à la librairie par le biais de présentations de livres.
Diriez-vous que la récente crise socio-économique et la pandémie qui l’a suivie ont rompu les liens qui reliaient une partie des lecteurs aux choix et à l’orientation des éditeurs traditionnels, créant ainsi un espace esthétique et intellectuel qui pourrait certainement se développer ?
En 2007, lorsque j’ai commencé à travailler dans une librairie, j’ai vécu l’apogée du marché du livre. Je n’oublierai jamais que les gens achetaient des livres sans y penser. La crise a provoqué des changements majeurs et les gens n’achètent plus qu’un ou deux livres. En outre, la pandémie a stimulé les achats sur Internet et, par conséquent, les grandes chaînes de librairies et les éditeurs. Nombreux sont ceux qui préfèrent désormais recevoir des livres à leur porte en cliquant sur un bouton. Mais heureusement, certains préfèrent encore nous rendre visite, nous parler, écouter nos propositions et ainsi tracer leur prochain parcours de lecture.
À l’ère de la communication en ligne, comment les médias sociaux ont-ils influencé les choix de lecture ? Comment les préférences de lecture ont-elles changé/évolué au fil des ans ?
Les médias sociaux ont joué un rôle important sur le marché du livre. Il arrive souvent que les gens viennent chercher un livre qu’ils ont vu sur Facebook ou TikTok. J’ai remarqué que ces dernières années, les parents préfèrent acheter un livre plutôt qu’un jouet à leurs enfants. Une autre chose encourageante est que les jeunes viennent chercher de la poésie ou un livre classique.
*Interview par Athina Rossoglou | Reading Greece
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