La plus grande réunion annuelle sur l’action climatique, la 27e Conférence des Nations Unies (COP 27) se tient du 6 au 18 novembre à Charm el-Cheikh en Égypte rassemblant des chefs d’État, des ministres et des négociateurs mais aussi des militants pour le climat, des maires, des représentants de la société civile ainsi que des chefs d’entreprise. La COP 27 vise à agir sur un éventail de questions essentielles pour faire face à l’urgence climatique – de la réduction urgente des émissions de gaz à effet de serre au renforcement de la résilience et à l’adaptation aux conséquences inévitables des changements climatiques. La Grèce participe à cette Conférence avec la conviction que la transition énergétique est une nécessité afin d’éviter les conséquences néfastes du réchauffement climatique.
La Grèce a déjà voté une loi climatique engageant le pays vers la neutralité carbone d’ici 2050 tout en fixant des objectifs intermédiaires concernant les émissions de gaz à effet de serre d’au moins 55 % d’ici 2030 et de 80 % d’ici 2040. Cette législation conduit également la Grèce à réduire sa dépendance à l’égard des combustibles fossiles, notamment en sevrant du lignite ou du lignite indigène – autrefois la principale source d’énergie – dans la production d’électricité à partir de 2028.
De plus le développement des énergies renouvelables en Grèce a été accéléré si bien qu’ aujourd’hui, près de la moitié de l’électricité du pays provient du vent, du soleil et de l’eau affichant le pays parmi les leaders dans ce domaine. La Grèce a plus de 10 gigawatts d’énergie solaire et éolienne installée se classant parmi les dix premiers pays du monde en termes de pénétration de l’éolien et du solaire. C’est impressionnant de constater qu’aujourd’hui l’énergie consommée en Grèce émet 30 % de CO2 en moins qu’en 2005 (Extraits du discours, en anglais, du premier ministre grec K. Mitsotakis lors de la Conférence COP 27 à Charm el-Cheikh).
Le plus important c’est d’ailleurs de souligner que la transition énergétique permet de créer un nouveau modèle économique pour la Grèce. Ces dernières années un projet ambitieux a commencé par le gouvernement grec en partenariat avec le secteur privé concernant la transition énergétique des iles grecques doublée de leur transition numérique. Les piliers de cette initiative sont les énergies renouvelables, les déchets durables, la gestion de l’eau, la mobilité zéro polluant et le verdissement du tourisme. Le but est d’améliorer la qualité de vie des habitants et des visiteurs tout en créant des conditions favorables qui permettront le développement durable de ces territoires et la prospérité des gens.
Ce projet, intitulé “GReco Islands”, concerne les îles suivantes :
Chalki, une île énergétiquement autonome
Cette petite île dans le Sud-Ouest de la Mer Egée, à 6 km de Rhodes, sera bientôt énergétiquement autonome grâce à un accord franco-grec signé entre le gouvernement, la municipalité, le constructeur automobile français Citroën, les sociétés françaises Vinci Energies et Akuo Energy ainsi qu’avec le soutien des entreprises grecques.
Le projet pour la transformation holistique de Chalki, financé à la fois par les entreprises et des fonds européens, comporte aussi des actions à propos du numérique et de la mobilité verte, et plus précisément :
– L’installation de systèmes photovoltaïques de 1 MW pour la production d’énergie propre à partir de sources renouvelables qui couvriront totalement les besoins énergétiques de l’île.
– L’intégration de systèmes d’éclairage public « intelligents ».
– Le développement de services de télécommunications et d’applications technologiques innovants, avec le développement de la 5G ainsi que des réseaux haut débit.
– La livraison d’une flotte de six véhicules électriques à la police, aux garde-côtes et à la municipalité de Chalki par la marque française Citroën.
– Le tri et le recyclage des déchets, ainsi que l’approvisionnement des hôtels et des restaurants en produits biologiques, sont également au programme.
A travers ce projet, Chalki pourrait devenir un nouveau modèle d’écotourisme et d’économie circulaire attirant aussi des nomades numériques et constituant ainsi un exemple à imiter pour ce qui est de la transition vers un modèle économique durable.
Astypaléa: « un laboratoire de la décarbonisation » en Europe
Sur l’île d’Astypaléa, à 140 kilomètres de la célèbre Santorin, un autre projet a déjà été lancé avec le groupe allemand Volkswagen dans le but de remplacer entièrement les voitures thermiques par des voitures électriques. A l’horizon 2026, le but est de faire d’Astypaléa “la première île durable de Méditerranée”, où “la mobilité sera électrique, alimentée par une électricité verte produite localement”. Les autorités grecques financeront les bornes de rechargement et inciteront les habitants et les loueurs à se tourner vers les véhicules électriques.
À terme, 200 véhicules seront mis à disposition des touristes, qui pourront eux-mêmes contribuer à l’économie locale et à la lutte contre le changement climatique. Les autorités locales et nationales espèrent voir le parc automobile d’Astypaléa diminuer d’un tiers, de 1500 véhicules, actuellement, à 1000 véhicules électriques d’ici à cinq ans. Des solutions innovantes concernant la mobilité sur demande et le système des véhicules partagées font aussi parti du projet. En même temps, la production d’électricité à partir de sources d’énergie renouvelables est également prévue.
L’objectif de ce projet ambitieux est d’établir un système de mobilité révolutionnaire sur l’île en transformant les transports publics et privés basés sur les énergies renouvelables. Astypaléa, à terme, deviendra une île modèle de mobilité climatiquement neutre.
Tilos: la première île “zéro déchet” dans toute la planète
L’histoire de Tilos, une petite île entre Kos et Rhodes, commence en 2017 quand l’installation d’une éolienne et de panneaux solaires a eu lieu pour pouvoir subvenir aux besoins des habitants uniquement grâce aux énergies renouvelables. Cet effort a reçu de nombreux prix européens alors que le nouveau pari de l’île est désormais de devenir la première île “zéro déchet” de toute la planète. A travers le projet “Just Go Zero Tilos” les autorités locales visent à réutiliser d’une manière ou d’une autre, la totalité des matières considérées comme des déchets.
Avec l’aide de Polygreen, une société à l’origine du programme de recyclage, Tilos a mis en place un suivi total auprès des habitants pour que cette petite révolution puisse réellement se faire. Aujourd’hui plus de 90% des ordures sur l’île sont désormais recyclées, le plus haut pourcentage (pour une île) dans toute la planète. De plus, une réduction de 20% de déchets et de 30% du plastique a été aussi enregistrée sur l’île de Tilos.
Naxos: le premier hub insulaire «intelligent»
Dans le cadre du projet « Naxos, île intelligente » un ensemble de dix-sept actions différentes, toutes liées à la technologie numérique moderne sont en développement par l’entreprise Amazon reposant sur la technologie de cloud computing en partenariat avec les autorités et des entreprises grecques. Les actions concernent des solutions de gestion “intelligente” des marinas de l’île, des applications de distribution de marchandises par drones sur les îles de la mer Egée, des applications de télémédecine et des applications à haute connectivité.
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La philosophie du plan « Naxos, île intelligente » se décline en trois piliers. Le premier pilier concerne la durabilité, impliquant la réduction de la charge énergétique de l’île et le deuxième s’adresse à l’amélioration de la qualité de vie sur l’île grâce à l’amélioration effective des services de santé et d’urgence, de la communication, des transactions et des transports, entre autres. L’augmentation du trafic touristique vers Naxos et les Petites Cyclades est le troisième pilier s’ efforçant notamment d’attirer des visiteurs ainsi que des nomades numériques pour une installation à long terme ou permanente.
IE
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