En dépit de la conjoncture économique difficile, la Grèce arrive à tenir ses promesses pour ce qui est des flux migratoires, a déclaré hier Alexis Tsipras à l’île de Chios à la veille de son départ pour Bruxelles où il doit assister au sommet des chefs d’État et de gouvernement (17-18 décembre 2015), qui aborderont à nouveau la question épineuse de nos jours. Il appartient maintenant aux autres pays membres de faire la même chose et aussi à la Turquie de contribuer à la réduction des flux, a-t-il ajouté, le premier ministre grec. La Grèce confrontée quotidiennement à l’arrivée massive des réfugiés cherche une réaction propice au projet de la Commission européenne de remplacer Frontex par une agence européenne de gardes-côtes et de frontières qui sera habilitée à intervenir aux frontières extérieures, sans le consentement préalable de l’État concerné.
 
Sur le plan des mesures, la Commission européenne a débloqué lundi dernier 80 millions d’euros pour aider Athènes à créer  20 000 places d’hébergement pour les migrants. «Nous avons négocié que ces places soient réparties entre des hôtels, des appartements ou au milieu de la population afin d’éviter la création de ghettos», a déclaré le ministre grec chargé de la politique migratoire, Yiannis Mouzalas, lors de la signature de cet accord avec la vice-présidente de la Commission européenne, Kristalina Georgieva et le Haut-Commissariat des Nations Unis pour les réfugiés (HCR) George Okoth-Obbodu.
 
Par ailleurs, quant à la question migratoire, une comparaison se fait entre la Grèce et l’Italie dans Le Monde: «La Grèce en fait plus que l’Italie: Même si les deux pays accusent beaucoup de retard, la Grèce a fait davantage d’efforts, elle qui a vu arriver bien plus de migrants ces derniers mois que l’Italie, alors que la “route des Balkans” s’est progressivement imposée pour les migrants venant de Turquie. Un exemple? Athènes s’est engagé à mettre à disposition en tout 35 000 places d’hébergement pour les migrants dès janvier 2016, dont 4 500 supplémentaires sur l’île de Lesbos», note le quotidien.
LA CRISE MIGRATOIRE: CHIFFRES, MYTHES ET REALITE 
[source: www.media.gov.gr]
 
Grèce: La crise migratoire et des réfugiés en numéros*

• 758.596 arrivées dans les îles grecques par la mer Egée (janvier- décembre 2015)

• 3.283 arrivées par la voie continentale (par les frontières de Evros)
• 66.400 réfugiés seront relocalisés dans les autres pays membres de l’Union Européenne
• Nationalités les plus fréquentes par pays (janvier – octobre): 70% en provenance de Syrie, 19% d’Afghanistan, 5% d’Iraq
• 94.024 réfugiés et migrants sauvés par les gardes-côtes grecs
• 206 réfugiés et migrants qui ont péri en mer
• 413 passeurs arrêtés par les gardes-côtes grecs (de janvier au 23 novembre 2015)
   *  Sources: Gardes-côtes grecs et Police grecque 
 
Mythes et Réalité

Mythe No 1: La Grèce n’arrive pas à contrôler ses frontières 

Réalité: Les contrôles frontaliers maritimes sont différents par rapport à ceux des frontières terrestres. On ne peut pas monter de clôtures en mer et le refoulement est interdit par la législation internationale. De plus, aider une personne en danger en mer, est obligatoire. La Grèce respecte ses obligations internationales en menant des opérations de sauvetage.
[SOURCE: UNHCR, www.media.gov.gr]
Mythe No 2: La Grèce n’a pas demandé ou accepté l’aide européenne
Réalité : La Grèce a déjà coopéré avec l’organisme européen Frontex pour l’identification et l’enregistrement des migrants et des réfugiés qui arrivent dans les îles de la mer Egée. Une opération similaire va commencer à la frontière avec l’ancienne République Yougoslave de Macédoine (ARYM). La Grèce a aussi demandé le déploiement d’une équipe d’intervention rapide (RABIT) dans les îles grecques. Par contre, comme la surveillance des frontières est sous responsabilité nationale, la Grèce n’accepte pas
de patrouilles conjointes ni d’observateurs de l’ARYM à ses frontières. La Grèce a demandé 1.600 gardes-frontières et 100 machines Eurodac mais elle n’a jusqu’à maintenant reçu que 170 gardes-frontières et 48
machines Eurodac. La Grèce a activé le mécanisme de la protection civile de l’UE afin de bénéficier d’une aide matérielle et de faire face à l’afflux de réfugiés et de demandeurs d’asile.
Mythe No 3: La Grèce n’a pas fait de progrès concernant la relocalisation des réfugiés
Réalité: Jusqu’à aujourd’hui, trente (30) réfugiés ont quitté la Grèce et 129 ont quitté l’Italie et sont déjà relocalisés dans d’autres pays membres de l’UE. De plus, 50 réfugiés en Grèce attendent leur relocalisation. Le nombre de réfugiés relocalisés demeure faible jusqu’à présent. Cependant, ce n’est pas de la seule responsabilité de la Grèce ou de l’Italie. En effet, le programme de relocalisation dépend autant de la coopération des réfugiés que de celle des étatsmembres de l’UE, qui doivent faire des offres de logement concrètes et désigner des points de contact nationaux avec la Grèce et l’Italie.
Mythe No 4: La Grèce n’a pas fait de progrès concernant le rapatriement des migrants dans leur pays d’origine
Réalité: Le rapatriement exige la collaboration des pays d’origine des migrants qui ne le font que très rarement. Le Pakistan a refusé récemment l’entrée à 30 migrants Pakistanais qui étaient expulsés par la Grèce. Les rapatriements sont appliqués sur la base “des accords de réadmission”, le soutien de l’UE est indispensable puisque ces accords ont été principalement signés entre l’UE et les pays tiers.
[SOURCE: GARDES-CÔTES GRECS]

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