L’histoire de l’usine de céramique de Rhodes ICARO-IKAROS qui pendant de nombreuses décennies a lié son nom à l’économie de Dodécanèse se présente pour la première fois au public grec jusqu’au 19 novembre au Musée Benaki . L’exposition intitulée «Icaro – l’usine de céramique de Rhodes 1928 – 1988 », comprend la collection unique de céramiques de Yannos Ioannidis et ses recherches approfondies sur l’usine de céramique de Rhodes ICARO-IKAROS.
L’usine ICARO (Industria Ceramiche Artistiche Rodio Orientali) a été fondée par des Italiens le 19 décembre 1928, dans le cadre d’un plan ambitieux pour l’industrialisation et le développement du Dodécanèse. Force est de rappeler que l’archipel du Dodécanèse, conquis par l’Italie lors de la guerre italo-turque, est resté possession de Rome pendant des décennies (1912-1943) en passant aussi par l’autorité nazie (1943-1945) et britannique (1945-1947). Finalement la Grande-Bretagne renonce à faire de l’archipel un protectorat ou un État séparé et avec le Traité de Paris en 1947, l’Italie cède le Dodécanèse à la Grèce.
L’ICARO a été créée dans le but de produire des céramiques artistiques, d’après le modèle des fameuses céramiques d’Iznik.
L’entreprise prospère dans les années 1930 et 1940 et parvient à survivre pendant la Seconde Guerre mondiale. Après l’incorporation du Dodécanèse en Grèce (1947) et le départ des Italiens, l’entreprise passe à l’homme d’affaires Rhodhio Constantin Chatzikonstanti. Le nouveau propriétaire profite de l’augmentation du tourisme et du développement de l’île, en créant, sous le nom IKAROS, la deuxième plus grande usine de céramique en Grèce après Kerameikos à Athènes.
Pendant la « période grecque » de l’usine (1948-1988), la production de céramiques artistiques est devenue l’une des principales activités économiques pour les habitants du Dodécanèse. C’est après la morte de Chatzikostanti, dans un accident en 1987, que la société cesse définitivement ses activités (1988).
L’exposition “ICARO – IKAROS” comprend des céramiques et des documents d’archives inédits allant de 1928 jusqu’à 1988. C’est le premier effort important pour mettre en évidence toute l’histoire d’IKAROS, qui est inextricablement associée à un des premiers efforts d’industrialisation en Grèce.
M.V.