Né au Pirée en 1910, Yiannis Tsarouchis, s’est initié à la peinture et la musique byzantine au laboratoire de Fotis Kontoglou après des études à l’Ecole des Beaux-arts (1928-1934). Il effectue des voyages à Istanbul et Smyrne en 1935, puis il se rend à Paris où il se familiarise avec la gravure sur cuivre. C’est aussi à Paris qu’il rencontre Matisse et Giacometti. En 1936, il retourne à Athènes et deux ans après, il organise sa première exposition personnelle. De surcroît, dès 1928, Tsarouchis s’est penché sur la scénographie et a coopéré avec le Théâtre national, l’Opéra, et le Théâtre d’Art Karolos Koun, le Covent Garden de Londres, le Théâtre National Populaire de Paris et autres. Parallèlement à cela, il a travaillé sur l’illustration de plusieurs livres. En 1980, une grande exposition personnelle de l’artiste est organisée au Grand Palais à Paris.
Membre de la Génération dite des ‘’Années 30’’, Tsarouchis est profondément marqué par l’esprit de l’époque. Le manifeste de cette « génération » est publié en 1929 par Yorgos Théotokas (né à Constantinople en 1906). A son retour de Paris et de Londres, où il a terminé ses études, le jeune homme publie un pamphlet intitulé Élefthéro Pnevma (Esprit libre) qui dénonce le provincialisme étroitement réaliste et folklorisant de la littérature grecque contemporaine, les risques d’un hellénisme qui se confondrait avec le nationalisme, l’emphase ou la restitution archéologique.
L’œuvre de Tsarouchis exprime avant tout la joie et le miracle de la vie. Il a essayé de trouver un équilibre entre la tradition et les valeurs artistiques éternelles. Ses tableaux sont pleins d’éléments folkloriques. Pour Tsarouchis, la peinture donne priorité soit au dessin (tradition occidentale, rationnelle, il l’appelle aussi sculpturale), soit à la couleur (tradition orientale), la peinture grecque – akritique – se trouvant à la jonction de ces deux traditions. « C’est un fait incontestable, écrit-il, que la longue tradition grecque renferme en elle ces deux approches qui se réunissent par moments, de sorte que l’on ne peut dire que l’art grec soit seulement oriental ou seulement rationnel. »
La figure du marin est partout dans l’œuvre de Tsarouchis, et son omniprésence ne s’explique pas que par le goût du blanc ! Lascif ou provoquant, pensif ou danseur, il apparaît bien comme une quintessence de la virilité dans tous ses états, ouvertement homo-érotique.
Yannis Tsarouchis meurt en 1989 à Athènes. La Fondation Tsarouchis, au quartier de Maroussi à Athènes, était sa propre maison et abrite plusieurs de ses œuvres.