Le nouvel ambassadeur de France en Grèce Christophe Chantepy a accordé une interview à GrèceHebdo*.
L’Europe, confrontée à la peur du terrorisme et à l’arrivée massive des réfugiés semble céder de plus en plus de terrain au repli national. Quelle place accordez-vous en ce moment précis, aux solutions strictement nationales mais aussi à la coopération européenne?
Les problèmes qui concernent toute l’Europe doivent être traités au niveau européen, et, dans ce cadre, les principes qui doivent gouverner l’action des Etats membres sont la solidarité et la responsabilité. Il en est ainsi pour la question migratoire, comme sur les questions économiques. Le repli national c’est l’échec assuré et ce serait la fin de l’idéal européen. Dans les difficultés, les pays européens doivent se serrer les coudes, s’entraider, s’épauler. C’est ce que fait la France dans le traitement de la question migratoire. C’est ce que M. Cazeneuve, ministre de l’intérieur, a dit ici à Athènes la semaine dernière.
Jusqu’où l’axe «Paris-Berlin» pose-t-il des limites à la solidarité de la France envers les pays du sud-européen?
La relation entre la France et l’Allemagne est excellente, et c’est essentiel qu’elle le soit, pour l’ensemble de l’Europe. Quant à la solidarité, elle doit s’exercer entre tous les pays européens. Il ne s’agit pas d’opposer les uns aux autres, bien au contraire : il faut que face aux épreuves tous les Etats membres se sentent solidaires de tous les autres.
Quelles sont vos priorités en tant qu’ Ambassadeur de France à Athènes ?
Ma feuille de route a été tracée à l’occasion de la visite que le Président de la République a faite à Athènes en octobre dernier. Avec le Premier ministre Tsipras, il a signé une déclaration commune, intitulée « Partenariat stratégique pour l’avenir », qui fixe le cadre des relations entre nos deux pays, que ce soit dans le domaine économique et des investissements, dans le domaine de l’assistance technique aux réformes, de la coopération culturelle, éducative et scientifique, de la coopération en matière de sécurité et dans le traitement de la question migratoire. En ma qualité d’ambassadeur de France, je dois veiller à la mise en œuvre de cette feuille de route. La France est aux côtés de la Grèce dans son redressement économique et pour faire face à la crise migratoire, comme elle l’a toujours été, et notamment aux heures difficiles de l’année passée. Au quotidien, je m’emploie à nourrir cet engagement
Quelles sont vos premières impressions sur la vie à Athènes et ses habitants ?
La Grèce est un pays beau et attachant. L’accueil des Grecs a été chaleureux, spontané, amical. Que vous entriez dans un commerce, une taverne ou une réunion, vous êtes accueilli par un sourire et un mot de bienvenue. Tous les jours, je savoure le bonheur de nouvelles rencontres. Et Athènes est une ville vivante, vibrante où il est très agréable de vivre.
* Entretien accordé à Costas Mavroïdis.