Le nom de Vassilis Vassilikos n’est pas inconnu aux lecteurs francophones. Cet intellectuel multi-talent, particulièrement productif (son œuvre compte près de 90 titres de presque tous les genres littéraires) est l’un des écrivains grecs les plus traduits et jouit d’une réputation internationale.
 
Né à Kavala en 1934, il passe son enfance à Thessalonique. Après des études de droit, il étudie la mise en scène pour la télévision aux Etats-Unis. De retour à Athènes, il travaille comme journaliste, scénariste, acteur et metteur en scène (théâtre et télévision). Il quitte la Grèce pendant la dictature des colonels (1967-1974) pour s’installer à Paris. Il rentre en 1981 pour devenir directeur adjoint à la télévision publique jusqu’en 1984. Elu membre du Conseil Municipal d’Athènes aux années ’90 et nommé ambassadeur de la délégation grecque auprès de l’UNESCO de 1996 à 2004, il a été également président de la Société des Auteurs Grecs de 2001 à 2005. Il a remporté plusieurs prix grecs et étrangers, comme le prix littéraire international ‘Meditteraneo’ en 1970 et le Prix National du récit en 1980, qu’il a cependant refusé. Il a été élu membre du Parlement International des Auteurs et du Conseil d’Administration de la Maison des Écrivains de la France.
 
Vassilikos est essayiste, poète, nouvelliste, scénariste, mais c’est surtout en tant que romancier qu’il s’est distingué. Il est introduit auprès du public en 1949, avec la publication de 3 poèmes au journal ‘Macédoine’ et à l’âge de 21 ans, il publie sa première nouvelle, Le Récit de Jason, faisant preuve d’un talent prometteur. Mais c’est son chef d’œuvre ‘Z’, paru en 1966 et adapté au cinéma par Costa Gavras en 1969 (avec Jean-Louis Trintignant, Yves Montant et la musique de Mikis Theodorakis), qui lui vaut une renommée internationale. Il s’agit d’un réquisitoire contre la dictature des colonels, basé sur un fait réel : l’assassinat du député socialiste Gregoris Lambrakis en 1963. ‘Z’ traite l’effort d’un juge d’instruction de déjouer le complot politique et annonce déjà le danger totalitaire qu’encourait la Grèce.
 
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De son œuvre, on pourra également distinguer une trilogie diachronique, La Feuille, Le Puits et La Création d’anges (1961), qui lui a valu un prix littéraire grec et Les Photographies (1964), “un long poème d’amour pour une femme perdue, pour une ville (Thessalonique), pour un pays, la Grèce, où le mot liberté a longtemps eu un sens tragique”, selon l’éditeur. D’autres œuvres représentatives sont : Le Dernier Adieu (1979), L’Européen et la Belle de l’Au-delà (1999), ou La Mémoire revient avec des sandales neuves (2000).
 
Influencé par de grands écrivains français (comme André Gide, ou Albert Camus), et russes, il a décrit la révolte contre une réalité déraisonnable, dans laquelle le réel et l’imaginaire se mêlent. Comme il explique lui même : “ce que j’écris est réel puisque je l’ai inventé”. Désirant d’être, comme il dit, un ‘chroniquer de son époque’, il décrit la Grèce de l’après-guerre et construit finalement un univers proche au lecteur à travers des héros incompromis, qui luttent contre les abus du pouvoir dans un monde complexe. [Voir biographie en grec]. La plupart de ses œuvres en français sont publiées aux éditions Gallimard.