Takis Theodoropoulos : Le dialogue entre l’antiquité et la modernité
Romancier, journaliste, éditeur, traducteur et critique, Takis Théodoropoulos figure parmi les chefs de file de la nouvelle génération des écrivains grecs. Né à Athènes en 1954, il fait des études des lettres à Paris et travaille comme journaliste culturel – notamment au quotidien Libération. De retour en Grèce, il continue son activité journalistique et devient, plus tard, éditeur.
Il commence sa carrière d’écrivain à l’âge de 22 ans et trouve vite son style narratoire et son sujet préféré, la Grèce antique, qui le distingue des autres écrivains de sa génération. Intéressé à la culture grecque antique, les auteurs anciens et leur impact sur la civilisation moderne, il vise à révéler le rapport et restaurer le dialogue entre l’antiquité et le monde actuel.
Il a publié une dizaine de romans, des essais et une pièce de théâtre, dont la plupart sont traduits en plusieurs langues. Son premier roman traduit en français est le Paysage absolu (Actes Sud 1992), décrivant une Grèce qui interroge son passé et posant “une réflexion très moderne sur l’art et ses contraintes”. Il a été suivi par La Chute de Narcisse (Actes Sud 1995).
On distingue également trois de ses romans, parus chez Sabine Wespieser: dans Les Sept Vies des chats d’Athènes (2003), un conte philosophique et satirique, les philosophes grecs de l’antiquité se sont réincarnés à Athènes en chats de gouttière! Selon l’éditeur, ce livre “drôle, incisif et truculent s’achève par les biographies imaginaires des chats philosophes, joyeuses occasions de revisiter ses classiques…”.
Avec Le Roman de Xénophon (2005), Théodoropoulos tente à transformer un réputé écrivain scolaire en héros de roman et par L’Invention de la Vénus de Milo (2008), il trace les mésaventures de la fameuse statue, de sa découverte dans le champ d’un paysan à son entrée au musée du Louvre en 1821, montrant “…avec brio que la Vénus de Milo fut l’invention paradoxale que tout le monde attendait. Produit d’une sensibilité néoclassique alors en vogue, elle contribua à renforcer les valeurs dont nous sommes encore les héritiers, à l’heure où triomphe la culture des musées”. D’après le quotidien Les Echos, “c’est un délicieux petit livre, érudit, tombé comme une météorite dans le champ balisé de la production romanesque…
Il y a beaucoup d’humour dans ce récit, beaucoup de réflexion aussi, sur l’art qui défie le temps, sur le besoin qu’ont les hommes de consacrer les chefs-d’œuvre et sur cet étrange retour à l’Antique qui marqua le XIXe siècle”. Le Monde (8-5-2008) écrit sur Venus de Milo : “Comme toujours, il y a beaucoup à méditer chez Takis Théodoropoulos. Comme toujours aussi, cette invitation à penser se fait dans la légèreté et la drôlerie”. Egalement traduits en français, La Folie de Midi (Métropolis, Genève, 2003) et les essais, La Grèce Secrète d’André Malraux (2003) et Nous sommes tous gréco-latins (Flammarion, 2005).
Théodoropoulos a remporté un prix de l’Académie d’Athènes en 1999 et 5 ans après, il a reçu le prix de l’Académie Française pour le rayonnement de la langue et de la littérature française. Il est membre du jury du Prix Cévennes du roman européen et depuis 2009 le président du Centre national du livre de Grèce.
Ceci est le dernier numéro de la série « Littérature grecque contemporaine »