Grigoris Grigoriou, né en 1919 à Athènes et ayant effectué des études de droit, de théâtre et de cinéma, est bien connu pour son film Le Pain amer (1951), version grecque du néoréalisme florissant à l’époque. Ce film raconte l’histoire d’une famille d’ouvriers entraînée dans la spirale de son destin social et marquée par la mort, le sacrifice, mais aussi l’espoir d’un avenir meilleur. Il s’agit d’un témoignage représentatif de la Grèce de l’après-guerre, qui combine la forme du néoréalisme avec le contenu de la critique sociale. Ce film est considéré comme le film le plus connu de Grigoriou, qui, par la suite, effectue un tournant dans sa carrière cinématographique.
Ce tournant est visible lorsqu’en 1956, il réalise L’enlèvement de Perséphone, dont le scénario est écrit par Iakovos Kampanellis et où fait sa première apparition l’acteur Kostas Kazakos. Le film, caractérisé comme une satire des mœurs, se moque des aspects de la vie à la campagne à travers la description de l’amour de deux jeunes vivant dans deux villages voisins qui se trouvent presque en situation belliqueuse à cause de la gestion des eaux de la région.
Quelques années plus tard, en 1963, Le Frère Anna met en scène un bandit qui amène sa troupe au monastère afin de dérober une croix toute en or, connue sous le nom de la croix d’Alexandre le Grand. Mais, Anna, vivant dans le monastère, réussit à découvrir progressivement toute l’intrigue et se mobilise pour faire échouer le vol. Le film, présenté lors du Festival International de Film à Thessalonique, a reçu le Prix de la meilleure interprétation pour le premier rôle masculin.
Grigoriou renoue ses liens avec la comédie à travers le film No, Mr Johnson (1965), marqué par l’influence du facteur américain dans la vie de la Grèce de l’époque. La comédie reçoit le Prix du Meilleur Scénario par le Festival de Thessalonique et plus tard, le Prix d’Etat de la mise en scène. Dans Trouba 67 (1967), Grigoriou fait un film des mœurs, relatif à l’histoire des maisons closes et du quartier malfamé de Trouba au Pirée, qui n’existe plus.
Grigoriou achève son activité cinématographique en 1971, ayant déjà réalise une trentaine de films, tout en s’occupant en parallèle avec le théâtre, la télévision et la traduction des œuvres théâtrales.
Il est considéré comme l’un des pionniers du cinéma grec, qui échappe à la règle des films commerciaux de l’époque, en explorant la forme du néoréalisme, version grecque.