Lionel Baier parle à GrèceHebdo

 
Lion Baier est parmi les invités du 15e Festival du Film Francophone. Toutefois il n’ est pas un inconnu pour le public grec. Son dernier film « Longwave » («Les grandes ondes» titre en français) projeté en première mondiale au Festival de Locarno en août 2013, a été également le film d’ouverture du 7e Festival des films avant-garde de la Cinémathèque grecque en octobre 2013 à Athènes. Il sera de nouveau présenté comme contribution de la Suisse dans le cadre du 15e Festival du Film Francophone. Quant à l’histoire du film, celle-ci remonte en 1974, où une jeune journaliste féministe, et un grand reporter roublard de la radio suisse romande, sont envoyés au Portugal pour enquêter sur l’aide de la Confédération helvétique aux pays pauvres.
La cohabitation à bord du bus conduit par un ingénieur proche de la retraite fait des étincelles. Les projets financés par la Suisse s’avèrent calamiteux et la révolution des Œillets qui éclate soudain ne va rien arranger à l’affaire, obligeant nos héros à s’affranchir, d’abord de la direction de la radio, mais surtout de leurs propres codes de conduite.



Le réalisateur, Lionel Baier, invité de l’Ambassade de Suisse sera présent à la projection pour répondre aux questions du public après la projection du film. Le même jour, il animera un atelier pour les étudiants de l’école de cinéma Lykourgos Stavrakos (entrée réservée aux étudiants de l’école).

Lieux des projections du film à Athènes : Vendredi le 21 mars 2014, à 22h30 en la présence du réalisateur Lionel Baier, à DANAOS  (av. Kifissias 109), Lundi le 24 mars 2014, à 18h00 à l’IFG, Auditorium Theo Angelopoulos (Sina 31).
À propos de la nouvelle projection du film, Lion Baier a parlé à GrèceHebdo.

1. Vous envisagez une tetralogie de films dans le but d’esquisser une cartographie des sentiments des Européens. Quelle place occupe-t-elle l’Europe du Sud dans cette cartographie? 

C’est de là que viennent les civilisations qui ont façonné notre continent. La première fois que j’ai gagné un peu d’argent avec un film, en l’occurrence Garçon stupide, je me suis payé un voyage à Rome et en Grèce. Juste pour comprendre le monde dans lequel j’ai grandi. Etonnement, c’est la Méditerranée qui a fait de moi un citoyen suisse. Comprendre qu’il y a quelque chose au-delà des Alpes, c’est savoir que l’on peut partir sans haïr son pays. 

2. Pour parler d’ un événement historique comme celui de la Révolution des Oeillets au Portugal en 1974, vous vous appropriez dans “Longwave” un ton drôle et léger.Pourquoi ce choix?

Parce que quand les temps sont durs, c’est le moment de faire une comédie. On ne parle de l’Europe qu’avec une rhétorique de peur et de repli depuis le début de la crise en 2008. Nous sommes comme des lapins pris dans les phares d’une voiture, terrifiés, paralysés, incapable de réfléchir. L’humour, ça permet de faire circuler l’intelligence, de parier sur l’espoir. En 74, comme en 71 en Grèce, l’espoir, c’était politique. 

3. A quel point vous êtes familiarisé avec la Grèce? Qu’est-ce que la Grèce d’ aujourd’hui représente pour vous?

Je connais un peu Thessalonique, et Athènes grâce à la Cinémathèque grecque qui m’a invité en octobre dernier. Le directeur de l’ECAL où j’enseigne, est grec, comme plusieurs étudiants en cinéma. J’aime les entendre parler en grec, une langue qui me semble si proche et si lointaine. “Au sud”, que j’ai commencé à écrire, se tournera en partie en Grèce.

TAGS: 14_03_2014