Vue générale de Monemvasia – Photo :
Katsikas pantelis
CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons

Fondée au VIe siècle Monemvasia est l’une des villes-forteresses médiévales les plus importantes et les mieux préservées en Grèce, ainsi que l’une des plus belles forteresses du monde. Située sur la côte sud-est du Péloponnèse et nichée au pied d’un gros rocher au bord de la mer, Monemvasia tire son nom, qui signifie « entrée unique » (“moni” = unique et “emvassis” = entrée en grec), de l’étroite bande de terre reliant la côte avec la roche, le seul point d’accès à l’île.

Monemvasia, à l’époque gouvernée par l’Empire ottoman, carte réalisée par F. de Witt, Amsterdam, 1680
Source : F. de Witt, Domaine public, via Wikimedia Commons

En entrant à la forteresse, c’est un voyage dans le temps qui commence. Ce que l’on appelle le « Gibraltar de l’Orient » ou un « navire de pierre » prêt à embarquer, comme le célèbre poète grec Yannis Ritsos a décrit sa ville natale, a été fondé en 583 après J.-C., sous le règne de l’empereur byzantin Mauricius. À partir du Xe siècle, Monemvasia est devenue un important centre commercial et maritime, puis a été occupée par les Croisés, les Vénitiens et les Ottomans, avant d’être libérée de la domination ottomane en 1821 par Tzannetakis Grigorakis, qui est entré dans la ville avec son armée personnelle lors de la guerre d’indépendance grecque.

Maison et buste de Yiannis Ritsos à Monemvasia – Photo :
Konstantinos Payavlas
CC BY-SA 2.0, via Wikimedia Commons

De nos jours, sur les traces des chevaliers, des pirates, des croisés et des empereurs qui sont tous tombés sous le charme de ce lieu mythique du Péloponnèse, les visiteurs peuvent se promener dans les étroits chemins pavés de la ville, admirer les bâtiments en pierre magnifiquement restaurés, passer une nuit romantique dans une tour en pierre, ou même plonger dans la mer et se baigner dans les eaux cristallines en traversant le « Portelo », une porte située au milieu de la muraille qui constitue la seule entrée de Monemvasia par voie d’eau.

Église Sainte-Sophie dans la ville haute de Monemvasia – Photo : Ingo MehlingCC BY-SA 3.0, via Wikimedia Commons

On peut également faire un voyage culinaire en dégustant les délices locaux tels que les pâtes maison appelées « goges » (comme les gnocchis, mais à base de farine), les « saitia » (tartes au fromage frites avec des herbes fraîches), et le légendaire vin doux “Malvasia” – surnommé le « nectar des nobles », dont la production a commencé dans la région au Moyen Âge et a été relancée récemment par le propriétaire de la cave de Monemvasia, Giorgos Tsimbidis, dont le vin a obtenu le statut d’appellation d’origine protégée (AOP) en tant que « Monemvasia-Malvasia ».

Vue du kastro
Hannibalparis
CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons

Plus précisément, le château est divisé en deux parties, la ville basse et la ville haute (« Kato » et « Ano Poli »). Dans la partie basse de la ville, on peut explorer les ruines des bâtiments historiques qui s’y trouvent – dont la mosquée musulmane, un bâtiment préservé du XVIe siècle qui abrite le musée archéologique – ainsi que vingt-quatre magnifiques églises byzantines dont la plus ancienne, Elkomenos Christos, qui se trouve sur la place principale de la ville.

Dans la partie haute de la ville (inhabitée), qui abritait autrefois l’aristocratie vénitienne, les visiteurs découvrent les vestiges d’anciens bâtiments byzantins. Le monument le plus remarquable de la partie haute de la ville est l’église mi-byzantine, mi-vénitienne de Sainte-Sophie, qui s’accroche au flanc de la falaise et offre une vue panoramique exceptionnelle sur la ville.

Rocher de Monemvasia vu depuis la côte nord – Photo :
AM 21:21, 27 October 2007 (UTC)
CC BY-SA 2.5, via Wikimedia Commons

Il n’est pas exagéré de dire que Monemvasia est un « endroit merveilleux où seuls les aigles et les artistes devraient être autorisés », comme l’a dit l’écrivain britannique Brian W. Aldiss, qui a ainsi saisi l’aspect poétique de ce joyau caché du Péloponnèse.

Plus d’informations : visitez le site de la municipalité de Monemvasia

Texte original: GreekNewsAgenda

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