Les sources thermales (du mot grec « θερμός / thermós » qui signifie chaud) sont connues en Grèce depuis l’antiquité et étaient utilisées à des fins religieuses et thérapeutiques. C’est pour cela que les « Asclépieia » -les sanctuaires de guérison consacrés au dieu Asclépios- sont souvent situés à proximité des sources chaudes. L’efficacité des sources est liée les premiers temps aux forces de la terre et à la divinité à laquelle le sanctuaire est consacré, mais au fil des années la guérison est attribuée aux propriétés chimiques et curatives des eaux. A noter que les sources thermales sont riches en minéraux et en substances bénéfiques pour l’organisme.
L’historien Hérodote aurait été le premier à observer l’effet thérapeutique des eaux thermales sur l’homme, tandis qu’Hippocrate, « père de la médecine », aurait été le premier à traiter le sujet de manière systématique, en classant les sources et en répertoriant les maladies pour lesquelles elles avaient un effet bénéfique. Force est de constater que la médecine hippocratique est profondément influencée par la philosophie ionienne qui fait de l’eau l’un des quatre éléments constitutifs du corps humain, bien qu’ il ait été le premier à séparer la médecine de la philosophie.
Les Romains par la suite ont donné aux sources chaudes le nom “Thermes”, en substantivant le féminin pluriel thermai/thermae, pour qualifier le lieu des bains publics, non seulement d’eau chaude mais aussi d’eau froide. Ils ont aussi donné à ces édifices, consacrés aux soins et aux plaisirs du corps, une ampleur et un éclat sans précédent.
Les Byzantins utilisaient systématiquement les thermes. Des bâtiments datant de cette époque existent aujourd’hui dans toute la Grèce. À la même époque, combinant le pouvoir de la nature et de la religion, de nombreux monastères disposent de sources thermales (« sources sacrées ») sur leur site, considérées comme miraculeuses.
Pendant la période ottomane, les Ottomans ont utilisé, reconstruit et construit de nouveaux bains (« hamams ») dans des zones principalement urbaines, généralement sans rapport avec les sources thermales.
Les sources thermales dans la Grèce moderne
L’intérêt pour les sources thermales a commencé en 1830 lorsque le gouvernement de Kapodistrias a envoyé une commission aux sources thermales de Kythnos pour effectuer des analyses chimiques de l’eau. En 1927, la branche des hydrologues permanents a été créée, qui étaient employés dans les principales sources thermales, tandis qu’en 1938, la chaire d’hydrothérapie clinique et de climatologie médicale a été créée à l’université d’Athènes en opération jusqu’en 1952. Des médecins grecs et étrangers étudient systématiquement les propriétés de nombreuses sources thermales. La plupart des stations thermales en Grèce ont été établies pendant l’entre-deux-guerres (principalement dans les années 1930).
Après la guerre, la fréquentation des sources thermales s’est poursuivie. De nombreuses familles combinent les bains thermaux avec des vacances et des divertissements. Au milieu des années 1990, l’Organisation nationale du tourisme (EOT) a développé des centres d’hydrothérapie de référence alors que l’intérêt des visiteurs diminuait graduellement ne concernant que les personnes âgées.
Le tourisme thermal de nos jours
Ces dernières années, le grand essor international de la médecine holistique et le développement mondial du tourisme thermal ont remis au premier plan l’exploitation des sources thermales et l’utilisation optimale de l’infrastructure existante.
De nos jours in existe en Grèce 85 sources naturelles thermales de haute qualité officiellement reconnues provenant de 750 conduits d’air naturels et 32 établissements thermaux qui ont accueilli 1 million de visiteurs en 2023.
L’hydrothérapie thermique a des effets bénéfiques sur les arthropathies, les rhumatismes, la sciatique, les douleurs dorsales, le syndrome cervical, la discopathie et aide particulièrement dans le traitement et la réhabilitation des blessures musculosquelettiques et sportives, des maladies dermatologiques et gynécologiques.
En même temps, l’hydrothérapie favorise le bien-être, elle contribue au rajeunissement, à la régénération psychosomatique, elle améliore le métabolisme tout en protégeant les défenses de l’organisme et contribuant au bon fonctionnement du système immunitaire.
La Grèce a un énorme potentiel de croissance et peut être le « leader » dans le tourisme thermal, ainsi que dans la création d’unités de médecine thermale, étant donné son bioclimat unique et la combinaison de la mer et des sources thermales. Elle dispose de nombreux avantages comparatifs pour le développement et l’établissement de Ressources Naturelles Thermales (RNT) grâce à son riche patrimoine culturel et historique, son climat idéal, la beauté exceptionnelle de son environnement naturel et son personnel médical et infirmier qualifié.
Il est à noter que d’ici 2025, le tourisme médical devrait être l’une des plus grandes industries au monde et que les recettes du marché mondial du tourisme médical sont estimées entre 45,5 et 72 milliards de dollars, avec un taux de croissance de 15 à 25 %. Environ 14 millions de patients internationaux dans le monde dépensent en moyenne entre 3 800 et 6 000 dollars par visite médicale, y compris les coûts associés aux services médicaux, aux voyages transfrontaliers et locaux et aux séjours d’hospitalisation.
Les dernières années des dizaines de millions sont investies dans les infrastructures thermiques dans toute la Grèce s’ajoutant aux 15 millions provenant du Fonds pour la reprise et la résilience. Le secteur thermal en Grèce sera ainsi amélioré offrant aux visiteurs de nouveaux services thermiques modernes.
Les meilleurs centres thermaux du pays
Les Bains de Pozar
À 100 km de Thessalonique, à Aridaia, les Bains de Pozar (“Loutra de Pozar”) se trouvent dans un endroit magnifique, d’une superficie de 72 000 m2 et sont connus depuis l’Antiquité. Les découvertes et les histoires traditionnelles du lieu et de ses eaux remontent à l’époque d’Alexandre le Grand et aux périodes romaine et byzantine.
Ce paysage particulier combine l’unicité et la grandeur d’une merveille naturelle : une gorge a été créée dans une montagne rocheuse majestueuse et à travers elle coule la rivière Thermopotamos, formant de petites cascades et des lits peu profonds sur les rives.
Thermopotamos est créé par des sources qui jaillissent à une altitude de 360-390 mètres et qui proviennent de l’eau de pluie qui s’infiltre dans le sol, atteint de grandes profondeurs et, après avoir été chauffée, remonte plus haut, enrichie de minéraux et d’autres ingrédients bénéfiques.
Les Bains d’Agistros : Le hammam byzantin de Serrès
Le hammam byzantin d’Agistros, village au nord de Serrès date de 950 après J.-C. et est établi comme un véritable monument. Il est considéré comme le plus ancien du pays et a reçu d’importantes influences architecturales des Ottomans.
L’atmosphère mystérieuse à l’intérieur du bain de pierre (Hamam) reste au fil des siècles. L’eau chaude, provenant directement du cœur de la terre, est versée sous pression dans le bain circulaire en mosaïque, offrant un bain à remous parfait.
Les eaux des sources d’Agistros atteignent 40,5°C et sont idéales pour ceux qui recherchent le bien-être. Mais elles conviennent également à ceux qui souhaitent traiter une série de maladies telles que les rhumatismes, l’arthrite et la myalgie.
Les bains d’Edipsos en Eubée
La station thermale la plus populaire du pays, située à l’entrée de la baie, au sud-ouest de l’Eubée du Nord, est à la fois la station et la destination d’hydrothérapie la plus historique.
Les thermes d’Edipsos ont commencé à se développer après le Ve siècle avant J.-C., lorsque les bienfaits des bains chauds ont été connus. Sous l’Empire romain notamment, ils étaient réputés pour l’hébergement des visiteurs, la nourriture et les divertissements qu’ils offraient.
Les sources thermales qui se jettent dans la mer sont un phénomène unique à l’échelle mondiale. Les propriétés curatives de ces sources contribuent à la guérison des maladies articulaires. Plusieurs maladies gynécologiques et dermatologiques sont également traitées par la thérapie thermale. La région compte plus de 80 sources thermales.
Les thermes de Methana sur la péninsule de Troizinia
Les thermes de Methana sont situés au pied d’une montagne volcanique et sont l’un des bains les plus célèbres et les plus populaires du pays.
Selon Pausanias, les sources thermales de la région sont apparues soudainement au milieu du IIIe siècle av. En 1912, le premier centre d’hydrothérapie a été construit et en 1917, le grand centre d’hydrothérapie que nous connaissons aujourd’hui a été construit.
Karpenisi et les thermes de Smokovo
La ville thermale de Smokovo est située, en montant de Kedros à Rentina – Karpenisi, à 12 km, à une altitude de 450 mètres et à 35 km au sud-ouest de Karditsa, dans un ravin luxuriant et c’est vraiment une expérience de vie que de s’y rendre.
Les eaux de quatre sources, connues depuis l’époque où Ali Pacha les visitait, arrivent au centre d’hydrothérapie de Smokovo. Les visiteurs peuvent nager dans un grand bassin d’une température moyenne de 36°C, entouré de baies vitrées donnant sur la forêt de sapins.
Les sources thermales de Kyllini
Les thermes de Kyllini dans le Péloponnèse se trouvent à 9 km de la ville portuaire de Kyllini et sont situés dans une forêt naturelle.
Les sources sont connues depuis l’antiquité, mais demeurent pour la plupart des gens inconnues et peu visitées. Dans l’Antiquité, il y avait des sanctuaires d’Asclépios, d’Aphrodite et d’autres divinités. Il y avait également un centre d’hydrothérapie à l’époque romaine.
Les sources et la forêt curative, comme on l’appelle, sont situées entre deux rangées de collines, qui forment une vallée ouverte sur la mer à une distance de 330 mètres.
La station thermale de Loutraki
Les thermes de Loutraki, à une heure d’Athènes tout près de l’isthme de Corinthe, ont été créés en 1921, mais la source thermale est présente depuis des milliers d’années, lorsque la région s’appelait « Thermi ». Les ingrédients de l’eau thermale de Loutraki, basés sur des études scientifiques, sont thérapeutiques en procurant également le bien-être, le rajeunissement et la régénération psychosomatique.
Les eaux thermales de Kamena Vourla
Dans la région, l’eau thermale jaillit de différentes sources, dont la composition chimique varie. La température de l’eau varie entre 30 et 42°C. Les affections pour lesquelles l’hydrothérapie à Kamena Vourla est indiquée sont les rhumatismes chroniques, l’arthrite, les problèmes gynécologiques et dermatologiques.
Les sources thermales d’Ikaria
Ikaria grâce à sa structure géologique et tectonique particulier est un endroit géothermique avec des sources d’eau chaude. Au cours des dernières années l’île est devenue une destination touristique majeure en combinant la guérison et le rajeunissement pendant les vacances!
Les sources thermo-métalliques d’Ikaria jaillissent de la mer et atteignent la surface par des structures de fracture, des plis et des veines. Leur température varie de 31°C à 58°C, tandis que la radioactivité des sources est principalement due au radon, dont la valeur peut varier en fonction du parcours géologique de l’eau.
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