Capturant des impressions, des émotions, des pensées et des rêves sur sa toile, le peintre Antonis Staveris nous invite à plonger dans son univers visuel. Alors qu’il navigue à travers des paysages urbains familiers, des ruines antiques et des gens se livrant à des moments de réflexion tranquille, Staveris explore les royaumes des couleurs et des formes avec un sentiment de spontanéité qui reflète ses propres émotions. Grâce à sa palette de couleurs vibrantes, Staveris crée des compositions dynamiques qui dévoilent l’essence du moment de la création.

Antonis Staveris est né à Athènes en 1973. Il a étudié à l’École des Beaux-Arts d’Athènes (1992-1998) auprès de Dimitris Mytaras. En tant qu’étudiant Erasmus, il a étudié à l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris auprès de Vladimir Velickovic et a reçu en 2010 le prix de l’Académie d’Athènes en tant que jeune peintre. Entre 2010-2012, il a vécu à Paris. Jusqu’à présent, il a présenté huit expositions personnelles et a participé à de nombreuses expositions collectives. Il vit et travaille entre Athènes et Berlin.

A l’occasion de sa dernière exposition à Athènes (In Between, 16 mai  – 8 juin 2024) Antonis Staveris a parlé à Greek News Agenda* de ses représentations de la vie quotidienne et de ce qui se cache sous la surface.

Qu’implique le titre de votre récente exposition, In between ?

Le titre In between fait allusion aux différents mondes qui existent dans mes œuvres, produites dans différents endroits, comme Berlin et Athènes. Cependant, ils sont en quelque sorte liés par l’observation personnelle d’intérieurs, de visages familiers et d’éléments de la vie quotidienne.

Qu’est-ce qui vous fascine et vous inspire dans le paysage urbain et dans la vie de tous les jours ? Quelle est la place de l’individu dans ce contexte ?

Je pense qu’il est plus facile de s’occuper de quelque chose que l’on connaît bien. J’ai grandi à Athènes, le paysage urbain m’est donc familier. Cela a été mon sujet à plusieurs reprises. De nombreuses peintures représentent également des paysages nocturnes. J’ai toujours été fasciné par la façon dont les monuments sont illuminés et par l’aspect de la ville vue des collines environnantes. Athènes est une ville aux multiples facettes et en constante évolution. J’essaie d’aborder la ville dans sa globalité, de l’Antiquité à nos jours. D’une certaine manière, c’est précisément ce qui la rend si spécial. C’est là que réside l’idée centrale derrière mes paysages.

Comment se fait-il que les plantes jouent un rôle si important dans votre art ?

J’ai commencé très tôt à collectionner des plantes et j’ai vite réalisé qu’il s’agissait aussi d’un sujet très intéressant. J’ai donc réalisé ma première exposition sur les plantes en 2010. Depuis, les plantes sont présentes dans mes œuvres même si elles ne dominent pas les compositions, en se répétant parfois en tant que rythme ou en se trouvant parmi les ruines, dans les cours des maisons et dans le studio.

On voit souvent des ruines antiques dans vos peintures. Quel rôle le passé joue-t-il dans votre travail ?

Le paysage grec dispose d’une mémoire profonde. Les villages, les ruines antiques et les montagnes cachent de petites et de grandes histoires qu’ils demandent à être racontées. En Grèce, ce pays diversifié, le passé existe parmi nous, il est en constant dialogue avec le présent et affecte la manière dont nous percevons le passé.

Antonis Staveris, Hebbel am Ufer, 2013, Source

Vous avez travaillé à Athènes, Paris et Berlin. A quel point ces villes vous ont-elles influencé en tant qu’artiste ?

Un jeune artiste doit être capable de connaître le travail d’autres artistes d’autres pays, de comprendre leur parcours, leurs influences et la manière d’atteindre leurs buts. C’est quelque chose qu’on ne peut pas faire en ligne. Cette recherche créative permet d’élaborer le contexte à travers lequel on peut aussi aborder notre propre travail sous un angle différent. Également, il est très important pour un artiste de pouvoir exposer son art à différents publics.

En 2010 j’ai effectué une résidence à Paris au cours duquel j’ai rencontré beaucoup d’artistes qui, d’une certaine manière, ont influencé mon art. Depuis, j’ai vécu pendant de longues périodes à Berlin, une ville en constante évolution et également un lieu idéal pour se concentrer et créer.

Comment percevez-vous le rôle de l’art dans la société contemporaine ?

Le besoin de faire de l’art est profond et présent même dans les cultures anciennes. Ce besoin existe parce que l’artiste sent qu’il vit une expérience unique et souhaite la partager avec les autres. L’enthousiasme pour de choses différentes, dans le regard de l’artiste, c’est ce dont les autres ont besoin.

* Interview accordée à Dora Trogadi | Greek News Agenda | Traduction de l’anglais : Magdalini Varoucha. Peintures du texte par Antonis Staveris

** Photos d’introduction  | A gauche : Antonis Staverism, à droite : sans titre.

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M.V.