Une exposition sur la naissance des Jeux Olympiques modernes sous le titre “L’Olympisme. Une invention moderne, un héritage antique” est présentée au musée du Louvre du 24 Avril – 16 septembre 2024, en partenariat avec l’École française d’Athènes. Alors que les Jeux Olympiques et Paralympiques se tiendront à Paris à l’été 2024, le musée du Louvre propose au public de découvrir la création des Jeux Olympiques modernes qui sont organisés à Athènes en 1896.
C’est au cours du 1er Congrès olympique, qui a eu lieu à l’Université de la Sorbonne à Paris en juin 1894, que la renaissance des JO a été décidée. A l`initiative du Baron Pierre de Coubertin (1863 – 1937) qui avait comme préoccupation centrale la paix favorisée par la pratique du sport et avec le soutien d’historiens et d’hommes politiques français et grecs comme Dimitrios Vikélas, Michel Bréal ou Spyridon Lambros, la capitale grecque a été choisie comme la ville idéale pour faire revivre les concours de la Grèce antique.
Vikélas, figure de la diaspora grecque, a été nommé premier président du Comité Olympique International. Suivant le déroulement des Jeux, il quittera le Comité à cause de son désaccord avec le Baron Pierre de Coubertin sur la question de l’organisation permanente des Jeux en Grèce, puisque Vikélas était en faveur de cette idée.
Entre 1856 et 1888, quatre rencontres sportives nationales, inspirées des jeux antiques, s’y sont déjà déroulées sous le nom d’Olympiades de Zappas, du nom d’un riche mécène de la diaspora qui finance ces compétitions réservées aux Grecs. Les épreuves des futurs Jeux Olympiques auront lieu au cœur du stade panathénaïque situé sur la colline Ardittos. Ce stade antique d’Athènes construit en 330 avant J.-C. a été restauré pour les Jeux de 1896. Les JO suivants seraient organisés en 1900 à Paris dans le cadre de l’Exposition universelle.
C’est l’époque des grandes fouilles archéologiques dans toute la Grèce et des grandes découvertes qui exaltent l’imaginaire d’historiens, scientifiques, artistes et politiques qui cherchent à renouveler les liens avec un héroïsme antique. En outre, il s’agissait d’une excellente occasion pour le tout jeune État grec d’associer la culture grecque ancienne et moderne et de présenter le pays dans le monde entier à travers un événement festif international emblématique.
L’exposition retrace l’invention des Jeux olympiques modernes, à travers les relations entre Athènes et Paris, entre l’École française d’Athènes et le Louvre, mais également à travers une galerie de portraits. Au-delà de la figure de Pierre de Coubertin, l’exposition révèle des figures d’historiens ou d’artistes méconnus à l’instar de Michel Bréal (1832-1915), qui a participé à la réinvention des concours de la Grèce antique à partir de l’étude des textes antiques, ou du Suisse Émile Gilliéron (1850-1924), l’artiste officiel des Jeux Olympiques de 1896, installé en Grèce en 1876.
L’exposition présente pour la première fois les antiquités (cratères de couleur rouge, amphores, parties de sarcophages et figurines de bronze) qui ont inspiré Gilliéron à produire ce que nous appellerions aujourd’hui « l’identité visuelle » des Jeux Olympiques de 1896. Ces antiquités ont également joué un rôle dans la « réinvention » des sports olympiques antiques. Les œuvres exposées ont été rassemblées dans les collections du Louvre et de divers autres musées à travers le monde, guidées par les dessins, notes et lettres de Gilliéron dans lesquels il cite les sources de son inspiration. A côté de ces antiquités sont placées les œuvres produites dans le cadre des JO modernes : timbres, affiches, cartes postales, trophées, objets commémoratifs etc.
On y découvre autant des images des infrastructures ayant accueilli les derniers Jeux à Paris il y a un siècle, des coupes antiques qui donneront naissance aux trophées sportifs, que de rares images filmées d’Isadora Duncan dansant à Athènes. Enfin, les œuvres antiques rencontrent leurs réinterprétations modernes qui ont renoué avec l’héroïsme antique.
Grâce à un prêt exceptionnel de la Fondation Stavros Niarchos (SNF), le Louvre expose la première coupe olympique, dite coupe Bréal : conçue par l’universitaire Michel Bréal, elle fut créée par un orfèvre français pour le vainqueur de la première course de Marathon, inventée pour les JO modernes. L’historien, linguiste et pédagogue Michel Bréal, installé à Paris et présent au congrès fondateur de la Sorbonne, a souhaité faire renaître la course du marathon en s’appuyant, de manière originale, sur des sources historiques anciennes. Il est le père spirituel d’un sport moderne qui s’est imposé mondialement
La coupe qu’il a fait faire fut offerte en 1896 au premier vainqueur de la course, le Grec Spyridon Louis ; elle est devenue le trophée olympique le plus célèbre avec une forte connotation historique et symbolique.
Dans le cadre de la programmation culturelle des Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024 à Paris, l’exposition montre comment, au nom du sport, l’alliance des disciplines scientifiques que sont la philologie, l’histoire, l’histoire de l’art et l’archéologie a réussi à créer cet événement sportif mondial.
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