Les philhellènes | Ambroise Firmin Didot, imprimeur et éditeur français

Photo: Walking with the Philhellenes

La Révolution grecque de 1821 contre l’Empire ottoman a suscité une vague de soutien parmi les Européens et les Américains, qui a donné naissance au mouvement philhellène, l’un des aspects les plus fondamentaux de la Révolution grecque. Ce mouvement en faveur de la cause de l’indépendance grecque s’est épanoui principalement en France, en Grande-Bretagne, en Allemagne, en Italie, en Suisse et aux États-Unis.

L’engagement des philhellènes s’est exprimé à travers la création de comités philhellènes dans plusieurs pays, la publication d’articles philhellènes dans la presse et la participation de centaines de volontaires à la guerre d’indépendance grecque. La cause grecque a aussi inspiré d’éminents auteurs et poètes (Shelley, Byron, Pouchkine, Goethe, Chateaubriand, entre autres), des peintres tels que Delacroix, des sculpteurs et des compositeurs de musique.

Eugène Delacroix, La Grèce sur les ruines de Missolonghi, 1826 © Musée des Beaux-Arts, Photo : F. Deval

A l’occasion du bicentenaire de la mort du poète romantique britannique et grand philhellène Lord Byron (1788-1824), qui est mort à Missolonghi (Grèce), la Société pour l’Hellénisme et le Philhellénisme et le Musée du Philhellénisme ont déclaré l’année 2024 « Année Lord Byron », dédiée aussi au philhellénisme. Dans ce cadre, Grèce Hebdo présente des philhellènes français, entre autres, car le philhellénisme a constitué un mouvement important en France, qui a contribué au succès de la révolution de 1821 et à la création de l’État grec moderne.

Photo: Société pour l’ hellénisme et le Philhellénisme

Le philhellène français Ambroise Firmin Didot

L’imprimeur et éditeur français Ambroise Firmin Didot (1790-1876), était héritier de la longue tradition de la famille Didot dans le domaine de l’imprimerie. Il était un ami proche de l’éminent philologue, écrivain et lexicographe grec Adamantios Korais, qui l’a incité à perfectionner son grec, en suivant des cours à l’École de Kydonies (Cydonie), fondée en 1800. Cette école, parmi les centres d’enseignement de la langue grecque les plus importants de l’Asie Mineure, était aussi connue pour l’enseignement des idées des Lumières grecques.

La plus importante contribution d’Ambroise Firmin Didot à la lutte des Grecs contre les Ottomans, a été son rôle dans le développement de l’imprimerie en Grèce. Il a, entre autres, fait don d’une presse typographique pour imprimer à Missolonghi le journal « Les Chroniques helléniques » (« Ellinika Chronika », en grec) du philhellène suisse Johann Jakob Meyer.

En outre, il a rendu d’importants services à la cause grecque en tant que secrétaire du Comité philhellène de Paris, qui a été créé autour de François-René de Chateaubriand pour venir en aide aux Grecs pendant la guerre d’indépendance grecque.

Photo: Onassis Library

Il a également contribué à susciter un regain d’intérêt pour la littérature grecque antique, puisqu’il a collaboré avec Charles-Benoît Hase à la révision de l’ouvrage monumental «Thesaurus Graecae Linguae » d’Henri Estienne, qui à partir du milieu du XVIe siècle, a été l’ouvrage de référence de la lexicographie grecque pendant près de trois siècles.

Parmi ses importantes entreprises éditoriales figurent également la réédition du « Glossarium mediae et infimae latinitatis » du philologue français du XVIIe siècle Charles Du Cange et la publication de la série « Bibliothèque des auteurs grecs ».

D’autres ouvrages importants d’Ambroise Firmin Didot sont, entre autres, les « Odes d’Anacréon » (1864), la traduction de Thucydide (1833) et « Alde Manuce et l’hellénisme à Venise » (1875).

Photo: @Thomas Gravanis

Le peuple grec a voulu rendre hommage à Ambroise Firmin Didot: une rue au centre de la capitale grecque a été nommée en son honneur (la rue « Didotou »). C’est la rue où se trouve l’École française d’Athènes.

Sources: Walking with the Philhellenes, Société pour l’Hellénisme et le Philhellénisme

S.G.