La Gallérie Nationale rend hommage à Konstantinos Parthenis, l’un des plus importants représentants de la peinture grecque moderne. Il s’agit de la première exposition rétrospective complète que la gallérie nationale lui consacre et, en même temps, la dernière grande exposition organisée par l’ancienne directrice de la galérie, Marina Lambraki-Plaka, récemment décédée.
Cette grande exposition-événement comprend 150 peintures, 70 dessins et objets personnels, comme des photos, la petite valise en métal et le carnet de notes du peintre, écrit en français. Les objets exposés proviennent de la collection de la gallérie nationale ainsi que des collections privées, dont beaucoup sont exposés pour la première fois.
Konstantinos Parthenis est né à Alexandrie en Egypte en 1878. Son œuvre artistique a apporté des changements importants dans les arts visuels de la Grèce au début du XXème siècle, inaugurant la période « héroïque » du modernisme en Grèce, ainsi qu’une coupure avec l’école dominante de Munich. Son éducation cosmopolite (Italie, Vienne, Paris) explique l’ éclectisme particulier de Konstantinos Parthenis. Il a réussi à intégrer les différentes influences qu’il a reçues dans son propre style unique, marqué par l’idéalisme et une certaine « musicalité ».
Peintre cosmopolite et mystérieux
Comme l’affirme Efi Agathonikou, conservatrice et directrice des collections à la galerie nationale, dans une interview à Euronews : « Konstantinos Parthenis a été un peintre visionnaire. Bien que son style change au cours des années, on constate que l’élément visionnaire persiste. C’est un peintre qui a vécu dans les principaux centres artistiques d’Europe et qui a étudié en profondeur la culture européenne et Il a traduit toutes ces influences en un art nouveau. Il a créé une nouvelle vision, englobant toute l’histoire de l’art, de l’Antiquité à son époque. C’est un artiste qui a assisté à tous les courants de son époque, y puisant de nombreux éléments pour ses propres œuvres. Parthenis a composé un nouveau monde. Un monde onirique, même lorsqu’il suit les règles géométriques et le cubisme. Même dans ce cas, son travail est onirique. C’est, à mon avis, ce qui le caractérise. C’est lui qui a apporté le modernisme en Grèce et qui, en même temps, a enseigné ce que la Grèce signifie et comment on pourrait utiliser tous les éléments du modernisme pour faire émerger ce qu’on appelle l’art grec. »
Marina Lambraki-Plaka a souligné dans son texte pour le catalogue de l’exposition : « La peinture de Parthenis est en dialogue créatif constant —toujours dans un style personnel— avec les courants visuels du modernisme, tandis que ses références iconographiques à l’antiquité et à l’art byzantin forment un idiome pictural personnel qui évolue régulièrement jusqu’à la fin de sa vie.
L’élément catalyseur de l’alliage alchimique final, qui unit et fusionne l’éclectisme particulier de l’artiste alexandrin, et qui constitue en fin de compte la quintessence de son style, est la patrie idéale du mythe, de l’histoire et de l’art, telle que la voie un grec de la diaspora éduqué, c’est à dire d’une distance qui donne de la perspective. Exactement de la même manière que Cavafy a vu et transposé dans sa poésie l’histoire et le mythe d’une Grèce idéale et intemporelle avec nostalgie, à distance. Car en réalité, Parthenis est resté à jamais volontairement exilé et sans attaches, citoyen de sa propre Grèce utopique ».
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L.S