À une courte distance de la ville de Kavala, en Macédoine, se trouve l’un des sites archéologiques les plus importants de la Grèce. Inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’humanité de l’Unesco en 2016, le site se dresse sur les vestiges de l’ancienne ville de Philippes.

De ce carrefour des cultures et des civilisations, théâtre d’une des batailles les plus décisives de l’Antiquité et lieu emblématique de l’affirmation du christianisme en Europe, des Rois macédoniens, politiciens, commandants et soldats romans sont passés, ainsi que l’un des apôtres les plus importants et le premier chrétien européen. Plus précisément, la ville est devenue un centre de la foi chrétienne après la visite de l’apôtre Paul en 49-50 de notre ère. Les vestiges des églises constituent un témoignage exceptionnel de l’établissement primitif précoce du christianisme. Au cours de son histoire, la ville a lié son nom à des personnages et événements historiques qui ont formé le monde occidental.

Les monuments conservés dans ce site archéologique témoignent encore de ce passé riche et évocateur qui s’étend de la période hellénistique à l’époque impériale, et de l’époque paléochrétienne à celle byzantine.

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Site archéologique de Philippes © Ministère Hellénique de la Culture et des Sports/ Nikolaos Stournaras

Les vestiges de cette cité fortifiée se trouvent au pied d’une acropole située au nord-est de la Grèce, sur l’ancienne route reliant l’Europe à l’Asie, la Via Egnatia. Fondée en 356 av. J.-C. par le roi macédonien Philippe II, la ville s’est ensuite développée comme une « petite Rome », avec la l’établissement de l’Empire romain dans les décennies qui ont suivi la bataille de Philippes, en 42 av. J.-C. (source Unesco) A partir de ce moment, et tout au long de la période hellénistique, Philippes entre dans une phase de haute croissance.

Après une série de tremblements de terre et de raids slaves, la ville basse est progressivement abandonnée au début du 7ème siècle. Philippes a survécu pendant la période byzantine en tant que forteresse, jusqu’à sa disparition définitive à la fin du 14ème siècle, après la conquête turque. Les fouilles de Philippes ont commencé en 1914 par l’École française d’Athènes et ont été reprises par le Service archéologique grec et la Société archéologique d’Athènes après la Seconde Guerre mondiale. Les recherches archéologiques se poursuivent, menées par le Service archéologique, l’Université Aristote de Thessalonique et l’École française d’archéologie. Les découvertes des fouilles sont maintenant conservées au Musée archéologique de Philippes.

Grâce à sa riche histoire, le site archéologique de Philippes offre à ses visiteurs un éventail d’art et d’architecture gréco-romaine et byzantine. Les fouilles menées dans la région ont en effet révélé de nombreux et importants vestiges de la ville antique, parmi lesquels se distinguent les pans des murs de Philippe II, l’acropole, le théâtre, le forum, la Basilique A, la Basilique B et l’Octogone.

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Site Archéologique de Philippes,  © Ministère Hellénique de la Culture et des Sports/ Nikolaos Stournaras

Longs de 3,5 kilomètres et entrecoupés de portes monumentales, les murs partent de l’acropole de la ville et arrivent à l’entour le pied de la colline et une partie de la plaine environnante. L’acropole elle-même contient les vestiges d’une tour byzantine tardive. Mais, sans aucun doute, le bâtiment le plus imposant de la période hellénistique dans la ville est le théâtre antique de Philippes, construit probablement par le roi Philippe II au milieu du 4ème siècle avant JC, puis remodelé plusieurs fois pour répondre aux besoins des spectacles romains. A proximité, se trouvent également un sanctuaire de Silvano et un dédié à des divinités égyptiennes.

Sources : Punto Grecia, Ministère de la Culture, Unesco

 * Photo d’itroduction: Site Archéologique de Philippes : Le Théâtre © Ministère Hellénique de la Culture et des Sports

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