Le ministère grec de la Politique numérique, des télécommunications et de l’information et le ministère de la Société de l’information et de l’administration de Macédoine du Nord ont conjointement organisé un événement intitulé “La désinformation et l’accord de Prespa” [vidéo] tenu à Athènes, vendredi le 29 mars, quelques jours avant la visite officielle du Premier ministre Alexis Tsipras en Macédoine du Nord le mardi 2 avril.
Dans le cadre de cette visite, le premier ministre sera officiellement accueilli au palais gouvernemental et il aura une rencontre avec- le premier ministre de Macédoine du Nord, Zoran Zaev et le président du Parlement du pays, Talat Xhaferi. Dans l’après-midi du même jour, MM. Tsipras et Zaev participeront à un forum d’affaires.
Les nationalismes, un terrain fertile pour l’accueil de fausses nouvelles
Prenant la parole lors de cette conférence, ouvert au public et aux medias, des hommes politiques de deux pays ont cerné le sujet de la désinformation (fake news) par rapport à l’accord de Prespa, Nikos Pappas, ministre de la Politique numérique, des Télécommunications et de l’Information, Dimitris Tzanakopoulos, ministre d’État et porte-parole du gouvernement, Lefteris Kretsos, secrétaire d’Etat du ministère de la Politique Numérique, Damjan Manchevski, ministre de la Société de l’information et l’Administration de Macédoine du Nord et Robert Popovski, ministre des Communications, de la Responsabilité et de la Transparence de Macédoine du Nord, ont pris la parole aux cours de cette rencontre. De plus, lors d’une table ronde, des journalistes des deux pays ont abordé la diffusion des fake news (fausses nouvelles) concernant l’accord de Prespa et ont fourni des réponses possibles contre le phénomène de désinformation.
Plus précisément, Nikos Pappas, a souligné que “l’accord de Prespa permettra de résoudre de manière viable et mutuellement bénéfique un problème en suspens depuis les années 90”.
Le ministre a parlé de nombreux cas de fausses nouvelles concernant l’accord de Prespa dans les deux pays et a souligné la détermination de l’État grec à lutter contre ce phénomène qui exploite les sentiments nationaux des deux peuples.
L’accord de Prespa sert d’exemple pour la résolution pacifique des conflits transnationaux, a souligné, entre autres, le porte-parole du gouvernement, Dimitris Tzanakopoulos. En essayant de comprendre les raisons qui se cachent derrière la grande diffusion des fausses nouvelles, Dimitris Tzanakopoulos a estimé que celles-ci sont reproduites sous le prismede récits nationalistes, de stéréotypes et de délires de grandeur, dans les deux pays, tout en ajoutant : « Aucun nationalisme n’a jamais raison ».
Le ministre de la Société de l’Information et de l’Administration de Macédoine du Nord, Damjan Manchevski, l’a qualifié d’accord « historique » dans la mesure où celui-ci enlève les obstacles dans la coopération entre les deux pays. Cependant, il a souligné que « le chemin pour arriver ici n’était pas facile et les fausses nouvelles ont servi d’outil pour les nationalistes afin de mettre en question l’accord. « C’est pourquoi nous sommes ici aujourd’hui » , a-t-il ajouté, tout en soulignant que ce qui reste important est « d’apprendre à se connaître. »
Le ministre des Communications de Macédoine du Nord, Robert Popovski, a souligné que la désinformation menace des processus démocratiques, tout en ajoutant: « La vérité est l’arme pour approfondir l’amitié entre les deux peuples ».
Lefteris Kretsos, secrétaire d’Etat du ministère de la Politique Numérique, a noté que la désinformation n’est pas un phénomène nouveau, mais elle tend malheureusement à devenir la règle. L’ampleur de ce phénomène aujourd’hui s’explique par ladissémination facile des informations par Internet et les réseaux sociaux.
M.Kretsos a également évoqué le rôle de l’État dans l’amélioration du cadre juridique régissant la transparence et la responsabilité des medias ainsi que des acteurs politiques en ce qui concerne le partage de contenu Web.
Enfin, des journalistes des deux pays ont pris la parole lors de l’événement. Ils ont partagé leurs expériences sur la diffusion de fausses nouvelles pour ce qui est de l’accord de Prespa dans les deux pays, tout en soulignant la nécessité de prendre des mesures adéquates pour faire face aux phénomènes similaires dans l’avenir.