Dans son communiqué de presseissu lundi matin par leMécanisme européen de Stabilité(MES), la Grèce conclut aujourd’hui officiellement et avec succès son programme d’assistance financière triennal. Le pays a, au total, reçu289 milliards d’euros de prêts. Après l’Irlande en 2013, l’Espagne et le Portugal en 2014, Chypre en 2016,la Grèce est le dernier des pays membres de l’Union européenne à sortir de la tutelle des mémorandums d’ajustement.
Athènes s’est notamment engagéà dégager un excédent budgétaire primaire – hors service de la dette – de 3,5 % du PIB jusqu’en 2022 puis de 2,2 % jusqu’en 2060. Pour faciliter son retour à l’autonomie, les ministres des finances de la zone euro sont parvenus fin juin à un accord d’allégement de la dette, prolongeant notamment les échéances et accordant des délais de grâce sur un montant total d’une centaine de milliards de dollars de dettes.
Dans ce cadre, l’envoi à Athènes de missions d’évaluation tous les trois mois « afin de recenser les risques à un stade précoce » est notamment prévu.
“Pour la première fois depuis début 2010 la Grèce se tient debout sur ses deux pieds”,a déclaré Mario Centeno, le président du Conseil des gouverneurs du MES. Il a considéré l’événement comme le résultat de “l’effort extraordinaire du peuple grec, la bonne coopération avec l’actuel gouvernement grec et les efforts des partenaires européens”. “L’objectif ultime du plan d’assistance financière et des réformes en Grèce au cours des huit dernières années a été de créer une nouvelle base pour une croissance saine et durable. Cela a pris beaucoup plus de temps que prévu mais je crois que nous sommes là: l’économie grecque est en train de croître à nouveau, il y a un excédent budgétaire et commercial et le chômage diminue régulièrement “,a-t-il ajouté.
‘’ Nous voulons que la Grèce soit un autre success story, qu’elle soit prospère et un pays auquel les investisseurs font confiance. Ceci peut se réaliser, à condition que la Grèce mette à profit les progrès réalisés en poursuivant les réformes lancées dans le cadre du programme MES’’, a indiqué Klaus Regling, directeur général du mécanisme européen de stabilité.
A son tour, le commissaire européen aux Affaires économiques et financières Pierre Moscovicivient d’indiquerque ‘’pour la Grèce, pour la zone euro, c’est une journée importante, historique. Après 8 ans d’assistance financière, le pays peut enfin se tenir sur ses deux pieds’’. ‘’La Grèce maintenant va pouvoir marcher seule sur ses deux pieds et elle sera un pays de la zone euro comme les autres “,a -t-il estimé sur France Inter. “Les Européens continuent à exercer leur solidarité, une solidarité vigilante, mais la Grèce est libre et est maintenant autonome, c’est ce que ce jour signifie”,a-t-ajouté, évoquant la “surveillance renforcée” mise en place par le MESpour s’assurer qu’Athènes ne revient pas en arrière sur les réformes et sa trajectoire budgétaire.