mémoire de mère
Tu es sur pied depuis cinq heures
Il fait presque nuit.
Tu prépares le dîner
Tu as encore de l’entrain. Tu ris.
Le père à Boston
Kostas à l’armée
Eleni à l’école.
Le grand-père te torture
«qu’est-ce qu’on mange quand est-ce qu’on mange».
Sa gourmandise rallonge les jours.
Je t’apporte un doigt d’ouzo.
Tu le bois.
Je t’en remets.
Moi je suis absent.
Toujours je serai absent.
Demain je pars.
Ça souffle
Les maïs tremblent.
Traduction © Marie-Laure Coulmin Koutsaftis, Anthologie: Ce que signifient les Ithaques, 20 poètes grecs contemporains, 2013]
Peinture: Alekos Fassianos “Nuit”
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