Il était assis sur un rocher,
Son corps petit mais ses ailes
Traînaient plus bas dans les cailloux.
 
Des parfums dans un soupir sont venus
Des puits de la mer.
Quelqu’un qui arrimait sa barque
L’a repoussée dans l’eau.
 
‘’Tu n’es pas de chez nous’’, lui a-t-il dit
‘’Je n’ai jamais vu ni oiseau ni monstre
Avec ton plumage noir et luisant’’.
 
Maintenant je peux tendre ma main
Ôter le matelot qui parle.
Devant l’oiseau de deuil
Je déposerai un nid avec des œufs
Il lui faudra des années au ciel.
Pour le couver.
Ils vont venir, vont repartir, leurs filets pleins.
Ils auront de quoi raconter chez eux…
Taisez-vous enfin. Taisez –vous tous.
Ils frappent du cœur de la coquille.
Lisses, brillants, tous noirs, soyeux
Des troupeaux, des légions de nouveaux-nés.
Le seul peuple qui veille.
 
Traduction: Kostas Nassikas et Démosthène Agrafiotis ‘’Anthologie de la poésie grecque 1975-2005’’ Ed. L’Harmattan
Peinture: Thalia Flora Karavia ”Côte rocheuse”
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