SKEP (Αssociation de Responsabilité Sociale pour les Enfants et les Jeunes) est une association à but non lucratif vouée à la levée des préjugés concernant le handicap  et l’ insertion des jeunes handicapés dans la vie quotidienne. Suite à une soirée organisée par l’Ambassade de Grèce en France, le 31 mai, en présence de Nana Mouschouri, on a discuté avec la fondatrice et présidente du SKEP Athena Kritikou.   

Quelle est la raison d’être de l’Association de Responsabilité Sociale  pour les Enfants et les Jeunes?

Notre raison d’être commence par une constatation: Plus de 10% de la population mondiale vit en situation de handicap. Et pourtant on voit rarement les personnes handicapées parmi nous. Pourquoi?
Très souvent à cause de problèmes pratiques liés au manque d’accessibilité des lieux publics et/ou privés. Mais surtout à cause du regard des gens face au handicap. Les discriminations sont profondément ancrées dans nos racines. Notre société se caractérise de préjugés et stéréotypes négatifs à l’égard des personnes handicapées. La persistance des stéréotypes et des attitudes discriminatoires est étroitement liée au manque du contact quotidien, à l’invisibilité et à l’ignorance des facteurs liés à la réalité du handicap. Cette problématique a été à l’origine de la création de SKEP – Association de Responsabilité Sociale pour l’Enfance et la Jeunesse, une Association à but non lucratif Grecque, fondée à Athènes, en 2008.

Nana Mouschouri et Athena Kritikou dans le cadre d’une initiative de SKEP
 
Notre mission est d’inclure les exclus et de vaincre l’incompréhension et les préjugés, par le biais de la diffusion de l’information et de la mise en œuvre de programmes de sensibilisation au handicap, adressés au potentiel futur de la société, les jeunes (élèves et lycéens). Notre but est d’installer entre tous les jeunes (avec et sans handicap) une atmosphère d’écoute, leur apprendre à être ensemble et à se connaître, afin de:
– Eveiller en ceux qui ne vivent pas en situation de handicap, une prise de conscience pour changer leur regard, et stimuler des “reflexes sociaux” de compréhension, de respect et d’acceptation envers la diversité: 
– Renforcer la socialisation des jeunes handicapés.
Nous travaillons dans le sens de l’inclusion en renforçant la cohésion sociale, l’entente et la solidarité.

Quelles sont les initiatives les plus marquantes de votre association ?

Depuis 10 ans nous mettons en place de manière systématique, des Programmes de Sensibilisation au Handicap.
2 axes sont à retenir:

1/ Educatif: Discussions de sensibilisation au handicap dans le cadre scolaire dirigées par des orateurs motivateurs (jeunes handicapés). Ces discussions réalisées en heure scolaire n’ont pas seulement pour but de donner aux élèves une meilleure compréhension des obstacles quotidiens auxquels sont confrontées les personnes en situation de handicap. Mais surtout de mettre en avant les possibilités qu’ils ont et ce qu’ils peuvent accomplir au sein de la société, afin de s’y sentir à leur place, acceptés et utiles.

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2/ Interactif: Nous réalisons des Ateliers Interactifs (artistiques et sportifs) dans lesquels participent des jeunes, avec et sans handicap. Nos ateliers se concentrent sur la synergie et la collaboration interactive des jeunes sans “recette magique” ni de “mode d’emploi” émotionnel. Il appartient à chacun d’eux de trouver le temps et la manière de gérer ses propres sentiments et de trouver son propre code de communication. La majorité de nos activités se réalisent dans le cadre scolaire, avec la participation d’élèves d’écoles primaires et secondaires ainsi que de jeunes dans les services d’éducation spécialisée. Tous nos programmes éducatifs sont gratuits. Ils sont réalisés avec l’accord et le soutien du Ministère de l’Education et mis en place par des jeunes handicapés.

RESULTATS ANNUELS
  • Mise en place de 5 activités par semaine scolaire
  • Collaboration avec 170 écoles et institutions spécialisées
  • Participation de, avec et sans handicap

Est-ce qu’il y a une évolution en ce qui concerne le regard des gens d’aujourd’hui envers le handicap ?

L’inclusion est un état d’esprit, une culture et un défi à relever! Bien sur on détecte une “ébauche” de prise de conscience. Mais, il faut être réaliste, les attitudes ne changent pas en un jour ni par une personne. Pour avoir de vrais résultats, il est nécessaire de mettre en place des programmes systématiques de sensibilisation au handicap dans le cadre scolaire, d’application fréquente et d’ampleur nationale.

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Selon vous, à quel point le handicap constitue une construction sociale ? Cette construction pourrait être est une bonne excuse afin d’échapper à nos propres responsabilités ?

Avant d’invoquer la construction sociale, il faut s’attacher à ses propres responsabilités. Nous avons trop tendance à attendre des autres…l’état, le système etc. Nous, individus, sommes en quelque sorte le système ou en tout cas nous en faisons partie. Donc, il faut d’abord apprendre à changer notre regard, apprendre à respecter “l’autre”, apprendre à écouter la diversité et ensuite adopter les attitudes adéquates pour travailler dans le sens de la construction sociale. C’est un travail difficile où toute partie prenante doit s’impliquer.

Quel est le rôle des volontaires dans votre association ?

Très important. Bien sûr le rôle primordial est tenu par le personnel de SKEP (dont la moitié est constitué par des personnes en situation de handicap). Nos volontaires sont très actifs et présents pour la mise en place ainsi que la réalisation de nos activités, mais surtout ils sont les portes parole de notre mission et ils nous aident à diffuser l’information afin d’atteindre un public plus vaste et varié.

Pour plus d’informations vous pouvez visiter le site internet de SKEP.

Interview accordé à Costas Mavroidis et à Irini Anastopoulou avec la contribution du Bureau de Presse et de Communication de l’Ambassade de Grèce en France.

E.A.

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