Dimitris Nollas est né en 1940, près de Drama. Il a écrit et produit des émissions radiophoniques et réalisé des émissions d’information pour la télévision nationale grecque (1975-1997).
Durant les années 1980, il a été scénariste de nombreux films de cinéma et de télévision réalisés par des metteurs en scène grecs, notamment Théo Angelopoulos. Il a également enseigné les techniques du scénario à l’Université Panteios d’Athènes et occupé la fonction de Président du Centre national du Livre grec (2004-2007).
Dimitris Nollas est l’auteur de nombreux romans et nouvelles qui ont connu un grand succès auprès du public et dont plusieurs ont été primés. Le Retour en Grèce a reçu, en 2014, le Prix d’État du Roman décerné par le ministère grec de la Culture.
Son livre “Le retour en Grèce” met au premier plan un jeune homme de Thessalonique, Aristos, inscrit à l’université de Munich en Allemagne au début des années soixante du xxe siècle. D’un tempérament dilettante, il néglige ses études et rêve sa vie sans vraiment parvenir à vivre ses rêves, quand un retour inopiné dans sa ville natale le bouleverse d’autant qu’il fait ce voyage en compagnie de Chrysanthe, une ouvrière employée depuis les années quarante dans une usine bavaroise, également de retour au pays. Chrysanthe oblige Aristos à se poser des questions sur lui-même avant que la redécouverte de Thessalonique, après trois ans d’absence, ne le place en face de réalités qu’il s’était toujours efforcé d’ignorer. En fait, dès les premières pages du roman Le retour en Grèce, émerge ce qui est peut-être le véritable sujet du livre : une réflexion sur le sens de la vie selon qu’on se situe dans le camp des vainqueurs ou dans celui des vaincus, et, par conséquent, la part de liberté dont nous disposons pour choisir l’un ou l’autre de ces deux camps.
“Le retour en Grèce” sera présenté vendredi 28 avril dans un événement organisé, par le Bureau de Presse et de Communication de l’Ambassade de Grèce en France, à la Maison de la Grèce à Paris. Dans le cadre de cette rencontre, GrèceHebdo, en coopération avec le Bureau de Presse et de Communication s’est entretenu avec l’auteur.
‘’Retour en Grèce’’, voyage à l’histoire grecque. En quoi consiste votre grécité ?
Mon identité a été formée à travers la langue des berceuses que ma mère me chantait lorsque j’étais petit, les chants démotiques ainsi que ma foi à l’église orthodoxe. On trouve ici cette ‘’levure immortelle’’ qui ne s’achève jamais, comme le disait Makriyiannis.
Est-ce qu’il y a une particularité grecque ? Une singularité grecque ?
En regardant, au printemps, les flancs d’une montagne, fleuris avec d’innombrables fleurs différentes, on constate que la réponse ne peut qu’être, oui, il existe une singularité grecque. Tout comme il y a une singularité française et ouzbek. Le contraire serait scandaleux et une sorte de poubelle contre nature. On serait, sinon, une bouillie anthropologique, même si cette bouillie est systématiquement nourrie par notre civilisation contemporaine.
Qu’est-ce que vous devez à la langue grecque ? Vous avez peur ou vous avez de la joie quand vos livres sont traduits en langue étrangère?
Je suis heureux chaque fois que j’ai la chance de discuter avec les lecteurs qui s’expriment dans une autre langue. De quoi avoir peur alors?
Témoin de votre temps, comment vous vivez l’arrivée des migrants et des réfugiés en Grèce?
On traverse une phase où d’enormes enjeux et intérêts géopolitiques sont en cours. La situation chaotique au Moyen Orient ne pourrait être en aucun cas un prétexte pour rester aveugles envers le drame des gens et échapper à l’aide dont ils ont besoin de chacun de nous.
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