Le 3 mai a été proclamé Journée mondiale de la liberté de la Presse par l’Assemblée générale des Nations Unies en 1993, suivant la recommandation adoptée lors de la 26ème session de la Conférence générale de l’UNESCO en 1991. Ceci fut une réponse à l’appel de journalistes africains qui, en 1991, ont proclamé la Déclaration de Windhoek sur le pluralisme et l’indépendance des médias.
Cette date sert, également, de rappel aux gouvernements sur la nécessité de respecter leurs engagements en faveur de la liberté de la Presse, de moment de réflexion pour les médias professionnels sur les questions relatives à la liberté de la Presse et à la déontologie et d’une occasion pour les citoyens d’apercevoir les atteintes portées à la liberté de la Presse, vu que dans des dizaines de pays à travers le monde, des publications sont censurées, condamnées, suspendues ou tout simplement n’ont plus le droit de paraître. En même temps, des journalistes, des rédacteurs en chef et des éditeurs sont harcelés, attaqués, détenus ou même tués.
Dans ce cadre, les dernières données de l’organisation non gouvernementale internationale ‘’Reporteurs sans Frontières’’ (RSF) témoignent d’un accroissement, de plus en plus marqué, des sentiments haineux à l’encontre des journalistes.De plus en plus de chefs d’État démocratiquement élus voient la presse non plus comme un fondement essentiel de la démocratie, mais comme un adversaire pour lequel ils affichent ouvertement leur aversion. Parallèlement, dans certains pays, la frontière entre la brutalité verbale et la violence physique est de plus en plus ténue.Les violences verbales des leaders politiques à l’encontre de la presse se sont multipliées aussi sur le continent européen, pourtant celui où la liberté de la Presse est la mieux garantie.
Selon le Classement mondial de la liberté de la Presse pour l’année 2018, publié chaque année depuis 2002 par les RSF, la Norvège reste en tête du Classement pour la seconde année consécutive. A l’autre extrême du Classement, la Corée du Nord (180e) conserve la dernière place.
C’est en Europe, la zone géographique où la liberté de la Presse est la moins menacée dans le monde, que la dégradation de l’indice régional est la plus importante cette année. La région a été ébranlée par deux assassinats, des menaces contre les journalistes d’investigation et des attaques verbales sans précédent contre la profession. Un climat alarmant qui touche même les pays en tête de classement.
En Grèce, la Liberté de la Presse est garantie par la Constitution. D’après l’article 14, la presse est libre et chacun peut exprimer et diffuser ses pensées oralement, par écrit et par la voie de la presse, en observant les lois de l’État. En même temps, la censure et toute autre mesure préventive sont interdites. La saisie de journaux et d’autres imprimés, soit avant soit après leur mise en circulation, est interdite, sauf pour des cas exceptionnels qui sont mentionnés à l’article 14 paragraphe 3. La loi prévoit, également, les mesures et les restrictions qui sont nécessaires à la pleine garantie de la transparence et de la pluralité des points de vue dans l’information.
Dans le classement des RSF, la Grèce se place, cette année, à la 74ème position, contre la 88ème l’année dernière, et le paysage médiatique grec est en pleine mutation. Selon le rapport, la tentative du Premier ministre Alexis Tsipras en 2016 d’attribuer des licences audiovisuelles afin de permettre à l’État d’empocher 246 millions d’euros a échoué. Le leader de Syriza qui avait promis une grande refonte du paysage audiovisuel grec, peine encore après deux années au pouvoir- à réorganiser le paysage médiatique.
Pourtant, il est en cours, pour la première fois, l’octroi des licences à des chaînes privées sous la surveillance du Conseil National de Radio et de Télévision (Autorité administrative indépendante). Dans cette perspective, les cinq bénéficiaires provisoires pour l’octroi des licences ont été annoncés hier. A cette occasion, Nikos Pappas, ministre de la Politique numérique, des Télécommunications et de l’Information, a noté, dans un communiqué de presse, qu’un grand pas a été franchi, en soulignant qu’un consensus se précise pour ce qui est de la necessité de la procédure suivie.