On peut trouver des dizaines d’hôtels de grand luxe dans la capitale grecque, mais il existe un seul qui par son élégance, son histoire et son positionnement au centre de la ville reste  hors compétition. L’hôtel « La Grande Bretagne » à la Place Syntagme (Place de la Constitution) constitue depuis 1874 une référence non seulement pour les distingués étrangers qui sont de passage de la capitale, mais aussi pour la haute classe de la ville, des diplomates, des armateurs, des hommes politiques, qui prennent leur café, leur thé, leur repas ou leur dîner, dans les restos de l’hôtel ou tout simplement assis sur les fauteuils confortables au grand lobby.

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En 1842 Antonis Dimitriou, un riche Grec qui avait quitté Trieste en Italie pour s’installer à Athènes,  a acheté un grand terrain face au nouveau Palais Royal (le Parlement Grec d’aujourd’hui) pour construire une demeure en harmonie avec sa situation économique et sociale. Il confia les dessins de sa demeure à l’architecte danois Theophil Edvard von Hansen, connu pour  sa contribution à la construction à un grand nombre parmi les plus beaux bâtiments néoclassiques d’Athènes, tels quels l’Université, l’Académie d’Athènes et la Bibliothèque nationale de Grèce.

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Hansen a construit un bâtiment de trois étages, de style néoclassique en le combinant avec le style de la renaissance française. D’une superficie de  2.750 mètres carrés et avec 90 chambres, cette villa luxueuse possédait de grands espaces de réception, de hauts plafonds et une utilisation studieuse de la pierre et du marbre qui faisait une référence directe au classicisme.

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Mais la famille de Dimitriou y est restée quelques années avant de passer  la demeure en 1852 à un riche marchand de Smyrne. De 1856-1873, le bâtiment a logé l’Ecole archéologique francaise d’Athènes avant d’être vendu, en 1874 a deux entrepreneurs, Stathis Lampsas et Savas Kentros, qui l’ont transformé en un hôtel sans pair au sein de la capitale.  Plusieurs travaux et extensions ont été effectués vers les rues Panepistimiou et Voukourestiou  dont  la plus importante remonte en 1957 quand sa grande partie était détruite et reconstruite dals le but de sauvegarder le style architectural de Hansen. Depuis, l’hôtel possède 6 étages en dehors du grand lobby  et un demi-étage. La dernière grande rénovation était faite en 2006.

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La Grande-Bretagne a joué un rôle majeur dans l’histoire grecque: Pendant les événements au mois du décembre 1944, l’hôtel a servi de siège du premier ministre Georges Papandreou, de son Cabinet ministériel et du général britannique Ronald Scobie. Les mouvements communistes de la résistance grecque ont essayé de faire exploser le bâtiment pendant la visite du premier-ministre, Winston Churchill, à Athènes.  Dans cet hôtel était logé le premier ministre, Konstantinos Karamanlis, pendant les premiers mois après la chute de la dictature des colonels et de son retour de la France.  Et enfin depuis le balcon de la Grande Bretagne l’archevêque et président Chypriote Makarios s’est adressé au peuple grec après l’invasion de la Turquie à Chypre en 1974.

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Son positionnement en plein centre d’Athènes, sa proximité par rapport aux lieux du pouvoir politique, son style architectural exemplaire, sa durée dans le temps, sa qualité des services ont permis à l’hôtel d’acquérir une place primordiale aux choix de grecs et des étrangers qui visitent la capitale.

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Des salons de la « Grande-Bretagne » ont passé de nombreuses personnalités, telles que Richard Strauss, Aga Khan, les Kennedy, Dwight Eisenhower, Lyndon Johnson, les Krupp, les Rockefellers, Sir Laurence Olivier, Margot Fonteyn, Aristote Onassis, Henry Fonda, Giscard d’Estaing, Helmut Schmidt, et bien d’autres. Aujourd’hui encore, il reste un point de rencontres des plusieurs célébrités, des politiciens, des industriels et armateurs, des juridiques et des diplomates, des artistes et des gens ordinaires venus du monde entier.

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