La « Villa Amalias », refuge de la jeunesse rebelle d’Athènes pendant plus de deux décennies, dans un quartier défavorisé de la ville près de la place Victoria, malgré son passé glorieux et bourgeois, reprend une nouvelle vie, comme le 2eme lycée général d’Athènes ou tout simplement le  lycée Theo Angelopoulos. 

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Pour être exact, la « Villa Amalias » se composait de deux bâtiments néoclassiques avec une cour intérieure commune, au croisement des rues Heyden et Acharnon, la demeure de l’Ambassadeur Périclès Argyropoulos, bâtie en 1920, avec une entrée par la rue Heyden et la demeure du grand juriste Miltiade Rallis, bâtie vers le 1914, avec une entrée par la rue Acharnon. 

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(photo:Gerasimos Domenikos/popaganda)

Le deuxième bâtiment néoclassique de Miltiade Rallis, à trois étages, est devenu dès 1930 le siège du fameux 2eme Collège d’Athènes, qui avait comme élèves des personnalités diverses qui ont joué un rôle important dans la vie politique, culturelle et artistique du pays comme le cinéaste Theo Angelopoulos (d’où le nom du nouveau lycée), le  poète et parolier de certaines  des chansons les plus connues en Grèce, Lefteris Papadopoulos, le peintre Alekos Fassianos, le poète Miltos Sachtouris, l’éditeur Odysseas Hatzopoulos, le philosophe Christos Giannaras et bien d’autres.

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Ce bâtiment fonctionnait comme collège sans cesse jusqu’en 1974, avec une petite interruption pendant l’occupation allemande, et est depuis resté inhabité. La première demeure est restée vide déjà pendant les années 60.  En 1975, les deux bâtiments passent à la propriété de l’Etat, qui avait l’intention de les détruire pour construire un complexe d’établissements scolaires. Heureusement le projet n’avance pas et les deux bâtiments avec 26 autres du quartier seront classés par le ministère de la Culture en 1987.

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En 1990 un groupe des jeunes rebelles a occupé un immeuble abandonné à l’avenue Amalias, près du parlement grec et du Zappeion. La police est intervenue quelques jours après et les jeunes ont trouvé un nouveau refuge à la « Villa Amalias », où ils sont restés plus de 22 ans. Le nom donc du nouveau squat n’avait aucun rapport ni avec le lieu, ni avec la première reine grec.

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Il est devenu pourtant vite un symbole de la jeunesse révoltée qui fonctionnait parfois comme un centre culturel alternatif ou une association de soutien envers les faibles de la société et surtout les migrants, qui ont commencé petit à petit à devenir la majorité du quartier. Les élèves du nouveau lycée d’ailleurs proviennent à 60% des familles de migrants.

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Le squat est resté jusqu’en 2012, quand la police a évacué les locaux. En 2014, la Mairie d’Athènes a commencé la rénovation complète de deux bâtiments de la « Villa Amalias » en gardant les anciennes façades et en unissant les deux demeures pour créer le nouveau lycée Theo Angelopoulos.

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Il s’agit d’un bâtiment splendide et fonctionnel, qui contribuera décidément au renouveau de tout le quartier. La combinaison du classique et du moderne a créé des salles de classe charmantes avec des grandes vitres et des hauts plafonds,  ainsi qu’une série d’autres lieux de travail et de repos, comme l’amphithéâtre, la bibliothèque, les laboratoires, des salles informatiques ect.

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Le défi est maintenant énorme tant pour les élèves que pour les professeurs afin de répondre à l’histoire de ce bâtiment qui a éduqué plusieurs personnalités grecques, surtout aujourd’hui avec une majorité d’élèves originaire de pays différents.  

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