A propos de sa participation à une table ronde, sous le titre ‘’Langage et Dessin’’, prévue dans le cadre de la fête de la francophonie, mercredi 20 mars à 18h à l’Institut Français de Grèce, Philippe Becquelin a répondu aux questions de GrèceHebdo.
 
1. Quels sont vos rapports personnels avec la Grèce d’aujourd’hui? 
 
Mes rapports avec la Grèce d’aujourd’hui sont avant tout touristiques. Ma femme Dominique s’intéresse aux objets antiques, aux sites et aux musées archéologiques. Nous avons visité à trois reprises la Grèce. La première fois, au cours d’une croisière où nous avons découvert les îles grecques. La deuxième fois, nous avons été invités par le professeur Pierre Ducret, qui s’occupe de l’Ecole Suisse d’Archéologie. Nous avons pu nous rendre sur les fouilles que la Suisse entreprend à Erétrie. Le professeur qui s’y rend depuis des années nous a sensibilisés à la situation grecque qui s’est beaucoup détériorée ces dernières années et qui le touche et l’inquiète beaucoup. Nous sommes retournés dernièrement à Athènes pour trois jours. Nous avons trouvé la ville très calme par rapport à ce qu’on a pu voir et entendre dans les médias et très propre si on la compare à Lausanne où nous vivons mais nous n’avons bien sûr fréquenté que les quartiers touristiques. Nous avons fait un maximum de shopping dans les boutiques de copies d’antiquité. J’espère qu’on a un peu contribué au redressement économique du pays. 
 
2. Comment l’art du dessinateur peut-il parler de la crise actuelle? 
 
Chaque dessinateur a sa vision du monde. Je suis, pour ma part, plutôt détaché qu’engagé et je n’ai pas l’impression de faire du dessin qui milite et qui dénonce. Je ne suis pas économiste non plus, j’ai donc une vision un peu simpliste de la crise actuelle: Je pense que l’Euro à 1,50 Deutschmark à son lancement était tout simplement du pur délire! Je traite bien sûr des sujets comme le chômage, la dette ou les programmes d’austérité mais il s’agit alors de dessins concernant des pays étrangers comme la France ou la Grèce, la Suisse étant quand même bien épargnée. Je pense que mon travail, en temps de crise, est de dédramatiser la situation et de désamorcer le sentiment de ras-le-bol général en ne prenant rien au sérieux et en faisant rire. Ça évite que les gens descendent dans la rue pour faire la révolution. Les révolutionnaires sont rarement des gens rigolos. 
 
3. A votre avis, comment les Suisses perçoivent la crise économique qui touche la Grèce et les autres pays sud-européens? 
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La Suisse vit perpétuellement sous un régime d’austérité. Que ça aille bien ou non, la population est toujours appelée à faire des efforts et à se serrer la ceinture. Je pense que les Suisses, qui sont habitués aux sacrifices, sont certains qu’avec une discipline de fer, une cohésion nationale absolue, une intégrité à toute épreuve, l’amour du travail et de la volonté n’importe quel pays peut s’en sortir. Ils sont comme ça, les Suisses.

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