Diplômée de l’École Régionale des Beaux-Arts de St. Etienne (1991-1994) et de l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts à Paris (1994-1998), l’artiste Ariadni Vitastali est née à Thessaloniki en 1970. Ella a suivi des cours aux ateliers de M. Geminiani et J. P. Tangy, ainsi  que des cours de gravure avec J. P. Pincemin et de peinture avec Lee Ufan. Ses œuvres sont exposées à plusieurs expositions individuelles et collectives en France, en Grèce et ailleurs.

GrèceHebdo.gr* a interviewé Ariadni Vitastali sur son exposition personnelle  « Les Beaux Jours» actuellement en vue à Athènes (jusqu’à la fin du novembre 2019), ainsi que sur les aspects plus généraux de son travail.

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Que représente la peinture pour vous ? 

Au tout début, la peinture fut mon refuge, mon espace privé, une cachette mystérieuse de ma vie d’enfant, là où je pouvais non-seulement m’isoler et me sentir entourée du silence mais aussi me tenir là où toute apparition serait possible, où toute liberté serait permise.

Au fil des ans, je me suis aperçue que la peinture pourrait devenir un moyen d’expression ainsi qu’un champ d’exploration où tout genre de notions, d’idées, de sensations et de sentiments pourrait être recherché, analysé, déconstruit et reconstitué, voire reconstruit.

PEINDRE, dans la langue grecque, se traduit par ΖΩΓΡΑΦΙΖΩ, en traduction libre, s’explique par décrire, par enregistrer la vie comme elle est ; c’est plutôt ça la peinture.

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Où puisez-vous vos influences principales ? Votre travail s’inscrit-il dans le cadre d’une école de peinture ?

Je ne sais pas si ce travail appartient à une école de peinture, je dirais qu’on voit plutôt des dérivés. Mes premières influences viennent de ma mère –elle était une vraie amatrice de l’art, elle peignait, elle aussi, aux huiles. C’est elle qui m’a initiée à l’univers de la peinture en me faisant découvrir les peintres impressionnistes et par la suite la Renaissance, le Classicisme, les antiquités et les reliques –nous étions toujours en voyage et visitions des musées, des temples, des monuments- mon premier coup de cœur a été le mouvement de l’Expressionnisme Abstrait et celui de Action Painting. Alors j’ai beaucoup travaillé et fait des recherches dans ce domaine pendant des années.

Quand ce cercle de travail a été accompli, je me suis peu à peu engagée dans la recherche d’une figuration autobiographique qui est en dialogue avec la culture pop tout en conservant une écriture parfois expressionniste. Des mots, des vers, des clichés, une écriture sur un mur, une phrase dans un bouquin, une couleur, une mélodie… tout cela déclenche une procédure créative, un dialogue avec le présent.

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Vous avez passé plusieurs années en France, quels sont aujourd’hui les éléments caractéristiques qui marquent la vie culturelle d’Athènes par rapport à ceux d’autres capitales européennes ? 

Je suis née et je vis à Thessalonique mais je me rends très souvent à Athènes, je trouve que c’est une capitale européenne très intéressante avec ses musées, ses antiquités, son centre historique mais aussi sa lumière unique et sans pareil, et bien sûr son rythme de vie palpitant et ses habitants dynamiques ainsi qu’une vie culturelle riche et polyvalente. Mais l’élément qui distingue Athènes des autres capitales est, à mon avis, le théâtre qui tient la partie de l’expression artistique la plus vivante et par conséquent de notre histoire, celle que moi je trouve la plus authentique.

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 « Les beaux jours », le titre de votre exposition individuelle actuellement ouverte à Athènes nous fait penser à Beckett. Quels sont les aspects des « beaux jours » que vous cherchez à y dévoiler ?

Le titre de l’exposition Les Beaux Jours, actuellement en vue dans la Galerie d’Art Astrolavos, à Kolonaki, jusqu’à la fin du mois de novembre, ne dérive pas vraiment de cette pièce de théâtre dont vous parlez ; en réalité, c’est le titre d’un des tableaux en exposition qui représente une femme habillée selon la mode des années soixante, avec son trench coat, son foulard, ses lunettes papillon, une femme d’une allure plutôt nostalgique qui se pose en face de nous, au fond d’un paysage, les mémoires d’une vie heureuse (?) qu’elle revisite au moment où elle se demande comment elle va poursuivre cette vie-là ; cependant, je trouve votre parallélisme  très approprié. C’est vrai que, comme Winnie chez Beckett, on est tous souvent traumatisés, fatigués ou affaiblis par la vie et ses façades mais en même temps si on utilise nos leçons bien apprises, notre vision d’humour et une dose d’ironie, on va trouver un sens de direction…

* Interview accordée à Magdalini Varoucha | GreceHebdo.gr. (Corrections: Antonia Saphatzi)
** Peintures et collages dans l’article © Ariadni Vitastali
 
INFOS PRATIQUES
Exposition “Les Beaux Jours” par Ariadni Vitastali
Durée: 18 octobre-23 novembre 2019
Galerie d’Art Astrolavos,  Rue Xanthippou 11, Kolonaki, Athènes
Tél.: +30 210 7294342
 
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