Olga Gerovassili, Secrétaire d’Etat auprès du Premier ministre et porte-parole du Gouvernement, parle de l’actualité politique.

Au moment où le débat sur la dette grecque et la reprise de la croissance sont à l’ordre du jour, quels sont les fruits des négociations avec nos créanciers ?

Une phase de négociations intenses et difficiles -en suspens depuis la période de la gouvernance Samaras-Venizelos- est arrivée à sa fin avec succès. Notre gouvernement a procédé à cette démarche en fonction des intérêts du peuple grec tout en essayant de réduire les côtés négatifs de la situation léguée par nos prédécesseurs. La préservation des retraites, la protection de la résidence principale, le maintien du caractère public des fournisseurs d’électricité ainsi que l’octroi de 50% des recettes perçues par la mise en valeur de la fortune publique à des projets d’ investissement, voilà certains des fruits de cette négociation. Au-delà de l’octroi de la tranche à notre pays qui soulagera l’économie grecque tout en permettant à notre État de répondre à ses obligations envers le secteur privé, un mécanisme automatique voué à l’allégement de la dette se met sur pied. Cela veut dire que la viabilité de la dette se fera désormais sur la base des critères objectifs et non en fonction des appréciations des Institutions et des Ministres de l’Economie. Il est à noter que ce mécanisme grâce à nos efforts arrive avant que prévu. Il convient aussi de souligner que la voie est ouverte pour la reprise de la croissance et le retour de la confiance des investisseurs grecs et étrangers. La stabilité économique et sociale constitue la condition nécessaire pour la réprise économique qui reviendra le plus tôt possible

Les indicateurs budgétaires et macroéconomiques de l’économie grecque en 2015 semblent s’être améliorés par rapport aux projections. Quel est le plan pour la croissance de l’économie grecque en 2016 et quelles sont les perspectives et les défis pour la reprise économique ? De quelle manière sera mis en œuvre le programme ‘parallèle’ pour le rétablissement de la cohésion sociale et le soutien des couches sociales, les plus sensibles et vulnérables, après six ans d’un dur ajustement de l’économie et d’une récession profonde ?

Le gouvernement a réussi à renverser les prévisions des Institutions mais aussi du programme, pour le meilleur. C’est la première fois que cela arrive depuis 6 ans. Le retour à des taux positifs ne constitue plus une ambition. On peut parler, avec une grande certitude, du retour à la croissance pendant les mois prochains courant 2016. Ce n’est pas nous, le gouvernement, qui le dit mais il y a les projections convergentes de nos partenaires et des agences de notation internationales. Bien sûr la croissance ne peut pas venir toute seule. Ayant achevé l’application de 80% de ce programme, intensif da sa période initiale, nous sommes prêts pour la mise en œuvre, sans encombre, des politiques de croissance. Le projet de loi en question a déjà été soumis au Parlement, et il existe déjà un grand intérêt de la part des investisseurs internationaux. En même temps il y a une accélération de l’utilisation de tous les fonds de financement, comme le CRSN (Cadre de Référence Stratégique Nationale) et le paquet Juncker. En ce qui concerne le CRSN, spécialement, notre pays a réussi, pour la première fois, à arriver à un des meilleurs taux d’absorption de tous les États-Membres de l’Union Européenne et évidement de la Zone Euro. Comme auparavant, nous continuerons à redistribuer équitablement les gains de la croissance économique.

Nous avons déjà démontré nos priorités en ce qui concerne la justice sociale, pendant la première période difficile de l’application de l’accord du juillet dernier. Le gouvernement a protégé activement les pensions, les salaires et les emplois, et a réformé le système fiscal de manière qu’il soulage les groupes les plus faibles de la société grecque, en augmentant la contribution des couches les plus robustes. En plus, durant cette période très difficile nous avons pu appliquer une série des mesures qui appartenaient au « programme parallèle » pour la protection des couches majoritaires de la société grecque. Comme, par exemple, l’accès gratuit de nos citoyens non assurés aux soins de santé.

L’année 2016 a été déclarée « Année croisée Grèce-Russie ». Quelles sont les activités inclues dans la programmation de l’ « année croisée » à la fois sur le plan culturel, touristique et économique, mais aussi sur le plan politique après la visite du Président Poutine en Grèce ?

Avec le programme culturel très riche de l’année « croisée » 2016, les relations entre la Grèce et la Russie sont renforcées à tous les niveaux. Le programme culturel renforce, de plus, l’intérêt des russes pour notre pays. A titre indicatif, les demandes de visas sont multipliées, de sorte qu’on a pris des mesures pour renforcer les services compétents en Russie pour répondre à la demande. Je crois que la prévision pour un doublement du nombre de touristes en provenance de Russie cette année dans notre pays est réaliste. Toutefois l’intérêt se situe à plusieurs niveaux. Et en raison de l’impact des sanctions entre l’UE et la Russie au domaine des exportations, il y a eu une grande mobilisation des services compétents pour qu’ils soient renforcés cette année. Parallèlement, des groupes étatiques et des entrepreneurs individuels ont exprimé leur désir d’investir dans notre pays. N’oublions pas que, durant sa visite, le Président russe a été accompagné d’une délégation gouvernementale importante, avec la participation des ministres des Affaires étrangères, de l’Energie, des Transports, de la Culture, du Développement économique, de l’Agriculture, ainsi que du Porte-parole. Tout cela témoigne de la valeur politique que la partie russe accorde aux relations interétatiques, ainsi que l’intérêt intense pour les perspectives d’investissement en Grèce.

Enfin, en ce qui concerne en particulier les activités de l’année de la Grèce en Russie et de la Russie en Grèce, méritent d’être mentionnées l’exposition emblématique des antiquités classiques au musée historique de Moscou, celle sur la Byzance au musée Hermitage, une exposition des créateurs grecs importants au Manège de Saint-Pétersbourg et une exposition sur les monnaies au musée des Beaux-arts Pouchkine. Du côté russe, lors de la visite du Président russe dans notre pays, l’hagiographie (de l’Ascension) d’ Andrei Rublev, une pièce très symbolique, a été inaugurée au musée Byzantin et Chrétien d’Athènes.

TAGS: économie | Grèce | Interview