À peine une poignée d’hivers
avaient-ils vu le jour se lever
depuis ce bain vivifiant
dans les eaux du Jourdain,
que vint et resta dans son sommeil
encore et encore
la même image surnaturelle :
 
La dalle d’une tombe
            tellement rebelle
                       à la force d’une légion de vétérans
            tellement indifférente
                                   et insensible aux lamentations et hurlements
                                   en mille appels au disparu
            tellement jetée tout du long
                        sur la bouche de la mort
 
que rien ne pouvait la lever
que rien ne la faisait céder.
 
Ils le réveillèrent
avec l’empressement de la nouvelle.
« Lazare
subitement
mort !»
 
[Collection Perasma/Passage, éditions Gavriilidis 2015]
 
Traduction: © Janine Kaminski 
Peinture: Alekos Fassianos, “Rêve de nuit”, 1986
 
Le poème original en grec sur notre page facebook
 
   Vidéo: le poème Songe/Ενύπνιο lu par l’auteur 

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