Stratis Tsirkas né au Caire en 1911 appartient aux grands noms d’écrivains de la diaspora grecque. Ami de Cavafis, romancier et essayiste, il est surtout connu pour sa trilogie «Cités à la dérive» (Αkyvernites polities) parue en 1966 et traduite en plusieurs langues dont en français par Catherine Lerouvre et Chrysa Procopaki.
La trilogie (Le Cercle, Ariane, La Chauve-souris) se déroule au cours de la deuxième guerre mondiale au Proche Orient, à Jérusalem dans un premier temps et en Egypte par la suite. La trilogie préannonce la guerre froide et la guerre civile grecque des années 1946-1949. Τsirkas décrit tout un univers des exilés, politiques de droite et de gauche, des espions et militaires qui affluent sur le Moyen Orient. La trilogie combine la nouveauté narrative avec la mémoire historique de la guerre antifasciste, la critique politique du dogmatisme et l’ambiance anthropologique des sentiments au moment de la guerre, là où au sein d’une pension se cristallise dans le «Cercle» le visage de toute une époque. Mention particulière doit être faite à la place essentielle qu’occupent les allusions à lamythologiegrecque par opposition aux stéréotypes des idéologues de l’ helléno-christianisme nourri par le discours dominant des gagnants de la guerre civile. Tsirkas, homme de gauche engagé dans la lutte antifasciste réçoit également la critique du Parti Communiste Grec (Κ.Κ.Ε.) pour son «Cercle» et se trouve finalement exclu du Parti.
En France, « Cités à la dérive » a reçu leprix du Meilleur livre étranger en 1971.
Une adaptation pour la télévision a été réalisée en1984(diffusion sur FR3 début des années ‘90) par Robert Manthoulis, avec Georges Corraface dans le rôle de Manos Simonidis. La version grecque comptait 12 épisodes, celle pour la télévision française n’en comptait que 8, la partie politique du film y ayant été réduite.
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