Romancier, auteur des pièces théâtrales, scénariste et traducteur, Petros Markaris est né à Istanbul en 1937. Après des études d’économie en Autriche, il a commencé sa carrière d’écrivain en Grèce, en 1965, avec la pièce théâtrale L’histoire d’Ali Retzo. Il a traduit Brecht et Goethe en grec et a collaboré avec le cinéaste Theo Angelopoulos pour les scénarios de 5 de ses films. De plus, il a enseigné la dramaturgie à l’université. Son œuvre littéraire est très riche et variée

Mais c’est par ses romans policiers qu’il est révélé au grand public, en Grèce comme à l’étranger. Scénariste pour la série télévisée Anatomie d’un crime, diffusée pendant 3 ans en Grèce, il a eu l’idée de créer le personnage du commissaire Kostas Charitos, qui est devenu le héros principal de six romans policiers, déjà traduits en plusieures langues. En français sont déjà traduits Une défense en béton (adapté pour la télévision), Journal de la nuit, Le Che s’est suicidé, Actionnaire principal et L’empoisonneuse d’Istanbul.

chemarkCharitos, quinquagénaire, est un homme conservateur, à habitudes, qui aime bien se perdre dans la lecture des dictionnaires, à la recherche du sens des mots, qui lui donnent des pistes dans ses investigations. Selon Libération, c’est ‘‘un petit-bourgeois, un athénien typique, avec une femme impossible, et des soucis pour sa fille. Pire, il a appris son métier de policier sous les colonels’’. Par ailleurs, c’est un professionnel conscient, qui ne reste pas indifférent à l’actualité sociale, économique et médiatique du pays. Charitos est un héros qui c’est fait vite apprécié du public grâce à son caractère incorruptible, un sens de l’humour très particulier et son esprit intelligent et rusé.

Markaris décrit lui-même ‘la naissance’ de Charitos
: ‘‘Un beau jour en écrivant […] apparaît clairement devant moi une famille grecque, typique, simple, de petits bourgeois. […] Dans tous les genres littéraires que ce soit, le théâtre ou le cinéma, il y a partout des histoires de petits-bourgeois. Par conséquent, qu’écrire de plus là-dessus? Alors, je me suis dit, laisse tomber. Mais ce personnage […] ne me quittait pas. Dès que je me mettais à écrire, il était toujours là. Le supplice a persisté jusqu’au moment où je me suis dit que, pour qu’il me torture ainsi, il ne pouvait être que flic ou dentiste. Quoi d’autre? Les dentistes sont peut-être des gens sympathiques mais comme ils ne présentent aucun intérêt dramatique, j’en ai conclu qu’il s’agissait plutôt d’un flic. C’est ainsi que Kostas Charitos est né’’. 
 
Selon ARTE, Petros Markaris utilise ’’le roman policier comme outil critique pour discerner le bien du mal dans la société contemporaine. Sous l’influence de la globalisation et de l’immigration, le crime a changé de nature, à Athènes également. Les véritables responsables restent dans l’ombre’’. Ses romans décrivent le monde des bourgeois, des nouveaux-riches, des immigrés et sont, avant-tout, une description d’Athènes dans toute sa splendeur mais, aussi, dans toute sa tragédie.