Le Parlement grec, vient de ratifier, vendredi 25 janvier, l’Accord de Prespes, qui verra l’ancienne République yougoslave de Macédoine renommée en Macédoine du Nord et ouvrira la voie à l’adhésion du pays à l’Union européenne et à l’OTAN.153 députés ont voté oui, 143 non et un député a voté présent, a annoncé le président de la chambre, Nikos Voutsis, à l’issue du vote.

‘’Aujourd’hui est un jour historique. La Grèce consolide une partie importante de son histoire, l’héritage de la Macédoine grecque antique”, a déclaré le premier ministre, Alexis Tsipras, suite au vote de vendredi. “Nous écrivons aujourd’hui une nouvelle page pour les Balkans. La haine des nationalismes, les conflits et les confrontations font place à l’amitié, la paix et la coopération. […] La Macédoine du Nord, qui est née aujourd’hui, sera un pays ami. Un partenaire et un supporteur de la Grèce dans ses efforts pour la sécurité, la stabilité et la coexistence dans la région”, a-t-il également souligné.

Le Premier ministre du pays voisin, Zoran Zaev, dans une déclaration à l’agence de presse athénienne et macédonienne (ANA-MPA) a noté que ‘’ les citoyens de notre pays et ceux de notre ami la Grèce peuvent être fiers aujourd’hui. Ils sont la génération qui a mis fin à un épisode de paix non résolue dans les Balkans. En acceptant et en mettant en application l’accord de Prespa, les gagnants sont tous les citoyens des deux pays, mais également les citoyens de toute la région.’’

A son tour, l’envoyé spécial du SG de l’ONU, Matthew Nimetz, dans une déclaration écrite émise par le bureau du porte-parole des Nations unies, félicite le Parlement et le gouvernement de la Grèce pour ce pas visionnaire. ‘’Cet accord historique entre deux voisins ouvre la porte à une nouvelle relation entre eux et annonce une nouvelle ère pour la consolidation de la paix et de la sécurité dans les Balkans.’’

Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a déclaré qu’il “fallait de courage politique, de leadership et de responsabilité de la part de toutes les parties pour résoudre l’un des différends les plus enracinés de la région”, tandis que le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a affirmé que le vote de vendredi est ‘’ une contribution important à la stabilité et à la prospérité de toute la région “.

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Du côté français, le Président de la République Française, Emmanuel Macron, a caractérisé la ratification de l’Accord comme ‘’un exemple de courage et d’unité pour l’Europe’’. Parallèlement, le ministre français de l’Europe et des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, dans une déclaration a salué le vote par le Parlement grec et a affirmé que ‘’cette étape politique essentielle permettra l’entrée en vigueur prochaine de cet accord historique destiné à mettre fin à un différend bilatéral vieux de plus d’un quart de siècle’’. ‘’Je tiens à saluer le courage et la détermination dont ont fait preuve les responsables grecs et macédoniens, en particulier les premiers ministres Tsipras et Zaev. L’accord de Prespes permettra le développement des relations entre les deux pays dans de nombreux domaines et il renforcera la stabilité de la région des Balkans occidentaux et de l’Europe dans son ensemble. En outre, avec le soutien de la France, l’accord ouvre la voie à l’adhésion de la « République de Macédoine du nord » à l’Alliance atlantique, conformément à l’invitation qui lui a été adressée lors du sommet de l’OTAN en juillet dernier, et il contribue à son rapprochement européen’’, a-t-il conclu.

Du côté de l’Opposition grecque, Kyriakos Mitsotakis, chef de file du principal parti d’opposition, Nouvelle démocratie a déclaré qu’il s’efforcerait d’atténuer les conséquences négatives qui déboucheront forcément de cet ‘’accord problématique’’. ‘’Aujourd’hui est une triste et difficile journée pour la Grèce’’, a déclaré Kyriakos Mitsotakis, ajoutant que son pays ne perdrait jamais le droit de veto à l’adhésion de la Macédoine à l’UE.

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A noter que dans une déclaration commune, les dirigeants des sociaux-démocrates, des Verts et de la gauche au Parlement européen, Udo Bullmann, Ska Keller et Gabi Zimmer, ont désigné respectivement les premiers ministres de la Grèce et de la Macédoine du Nord, Alexis Tsipras et Zoran Zaev, pour le prix Nobel de la paix 2019, tout en notant que l’Accord de Prespes “est un modèle pour la résolution pacifique des problèmes internationaux par le dialogue et des compromis mutuels”.

 

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